Affichage des articles dont le libellé est le bois du gland. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est le bois du gland. Afficher tous les articles

jeudi 21 décembre 2017

2017: Prières exaucées

L’ANNÉE en BREF: Refroidis par 2016, nous étions nombreux à redouter le printemps 2017, et lorsque jour pour jour fin avril, Dame Nature nous resservit le couvert, bin mon colon, on en menait pas large dans les tranchées. A la sortie du tunnel mézigue s'en sort bien, 15% de pertes à tout casser  mais tel ne fut malheureusement pas le cas de certains camarades qui durent affronter à nouveau des dégâts aussi, voire plus importants qu'en seize. Doublement rageant car l'année fut ensuite une partie de plaisir, ni mildiou ni oïdium, la pluie au bon moment et des vendanges riches en jus et degrés...
Remise en route d'un oxydatif, affinage de la macération, lancement d'une longue cuvaison de cabernet sauvignon branchue  pour encadrer les classico de la maison et même une petite cuvée de cid' sul'fruit... L'opulence est de retour, qu'on se le dise!

CLIMATOLOGIE:  En amont du gel, nous eûmes un début de cycle froid et sec, de bon augure...pas grand chose à dire ensuite, printemps et été au poil avec juste ce qu'il faut d'eau, persistance du beau temps aux vendanges après les habituelles pluies d'équinoxe, bref, le panard du wouaïneméqueur.

ÉQUILIBRES: Avec une grande majorité des rouges à 14° et plus, il va sans dire que le profil est plutôt solaire. Cela dit les premiers tours de cave effectués semblent montrer une certaine fraîcheur dans les vins avec des tannins à leur place, sans plus. Quant aux blancs, des fermentations paresseuses interdisent pour l'instant un quelconque pronostic, notons toutefois que les degrés ne sont pas spécialement élevés pour l'année.
                                                                 LES BLANCS
Les GAINS de MALIGNÉ: Depuis 2013, les Gains semblent rentrer dans une phase plus assagie avec des équilibres autour de 13° et 2017 s'inscrit dans cette tendance, seul changement et de taille, les rendements "explosent" avec un 22hl/h au compteur. Également une feuillette de liquoreux (20°)...de quoi satisfaire pleinement le paternel et son fan-club de doucereux! 
MACÉRATION: Exit la pointe de grolleau hasardeuse du 2016, on se recentre sur les fondamentaux: Du chardonnay franc de pied poussé au maximum de sa maturité avec 30% de chenin pour retendre un peu l'alangui. Un ensemble à 13° et un inespéré 26hl/ha malgré le gel. 
Pas de chardo sec mais une barrique d'oxydatif en cours, sortie vers 2022...si tout va bien.
                                                                 LES ROUGES
Le PONGE: Un Ponge à 14°,c'est pas tous les ans...c'est seulement la seconde fois que cela arrive et pourtant j'ai une petite pointe de regret dans le sens où quelques jours supplémentaires lui aurait permis de parfaire sa maturité...malheureusement les contingences étant ce qu'elles sont je n'eus point le loisir de repousser cette date. Ne faisons pas trop la fine bouche, d'autant plus qu'un honorable 16hl/ha vient couronner les efforts à la vigne.
CALMOS: Nouvelle cuvée du paternel qui déborde d’énergie depuis sa retraite bien méritée!  Anciennement la Chantelée du sieur Bernaudeau, ces grolleaux noirs de 60 ans enclavés entre les cabernets et gamays du Ponge ont été renommé ainsi en hommage au chef d'oeuvre des années 70 avec un Marielle au meilleur de sa forme et dont nous nous faisons forts d'observer les préceptes... Un Calmos solaire et un poil sauvageon des plus prometteurs. 13° et 27hl/ha.
GROLLE NOIRE: La parcelle ayant le plus subie le gel (avec les chenins centenaires dont ce sera le dernier millésime) mais une belle maturité, sans doute la meilleure Grolle depuis 2010. 19hl/ha à 12.5°.
PACHAMAMA: Une Pacha' plutôt tannique  assez axée sur le cabernet sauvignon encadrée par des grolleaux gris et noirs ainsi qu'une toute nouvelle pointe de cabernet franc centenaires...13% et 24hl/ha.
Le BOIS du GLAND: Turgescent à souhait avec son son fier 18...hl/ha. Lui aussi affiche ses 14° .Une base de 80% de cabernet sauvignon épaulée par des francs solides en font un fier gaillard bien loin des c(o)uvées de plumeaux qui volettent de bars à vins hipster en salons mondains. Et comme pour faire fuir plus encore ces "pompeurs de balle de golf", v'la ti pas qu'a germé dans mon cerveau (complotiste à ses heures) l’idée d'une version en longue cuvaison (8 mois) de pur cabernet sauvignon branchu à 14,7°...affaire à suivre.
VIGNES CENTENAIRES: Premiers cabernets francs ramassés à 14° depuis la mémorable Gravelle 2005. Est-il besoin de rajouter autre chose...Ah oui, en plus y'a du volume! (22hl/ha)

La suite en images qui bougent mais auparavant un petit aparté pour vous dire que vous pouvez trouver mes vins en France chez Trink.fr ainsi qu'une sélection hexagonale au poil du sieur Arno. Albéric, son jeune frère vient de sortir son premier millésime, 3 cuvées (un chenin sec, une macération et un rouge de cabernet franc) qui goûtent fort bien.... 
albevoyager@yahoo.fr

Tri de Grolleau noir
De la macération de blanc d'école
Le Ponge en fermentation
Le Clic-Clic...et le jus d'la bête!







 











mercredi 16 novembre 2016

2016, à parts égales

L’ANNÉE en BREF: Partage en bonne et due forme des richesses, façon coco primordial: 50% pour moi et 50% pour Dame Nature: sous forme de gel, mildiou et oun poquito d'oïdium. Bon, pour être honnête, elle s'est ponctionnée un petit supplément la miss, mais après tout, c'est qui l'patron, hein!? 
Une année où les dames n'ont point été tendres à mon égard... bagué qu'il est désormais l'animal, façon chevreuil en sursit, le prochain coup on le relâche pas...Calmos n'est plus très loin mes bien chers frères, priez pour moi! Et pendant qu'vous y êtes, un petit mot à Sainte Thérèse pour 2017, sioux plait. 
Il y aura peu de 2016, c'est dit, pas la peine de me contacter, j'aime pas dire non, ça m'oblige... et même parfois à de petits mensonges. Mon âme pure, voyez, j'y tiens. 
Pas de cuvée de Centenaires, ni en rouge, ni en blanc, pas de Ponge, un Bois du Gland en demi molle et un peu du reste, éclaté. Sans doute me sera-t-il nécessaire de sortir de leur sommeil quelques flacons bien balancés afin de pouvoir continuer à financer mon fastueux train de vie.

CLIMATOLOGIE: Le GEL, le retour du GEL en mode Indochine durant la dernière semaine d'avril, 3 nuits à serrer les fesses comme quand t'a la chiasse dans le vol JAL416 quelque part entre Novossibirsk et Chita et que la lumière clignote au rouge...sauf que là, ça ne sert à rien. Et encore, oubliai-je de préciser que cette triplette infernale faisait suite à un sévère coup de semonce ayant déjà réduit à néant le Coteau du Lys, le cabernet du Pin perdu et affaibli de moitié le gamay. 
Passé ce coup dur, on se redresse les manches en se disant que le peu qu'il reste on va essayer de le garder. C'est sans compter avec un printemps pourri (comme souvent, oui je sais) et l'inévitable Mildiou man. Contention du bestiau plutôt réussie sauf sur le chardo qui perd la moitié de ses effectifs dans la bataille (plus un peu d'oïdium estival pour bigarrer le tout). S'ensuit un été très proche de 2015, ultra sec avec en plus des pics de canicule responsables de pas mal de grillure sur les grolleaux. Comme souvent nous eûmes la petite pluie qui va bien aux marées d'équinoxe, juste ce qu'il faut et heureusement car le botrytis était prêt a bondir de sa tanière en cas d'humidité prolongée.

ÉQUILIBRES: Bien qu'issus de conditions similaires, les raisins ne se comportent pas de la même façon que l'an passé. Certes, à l'instar de 2015 les fermentations sont paresseuses mais la comparaison s'arrête là. Autant les 15 sont denses et tanniques, autant les 16 sont souples et clairs, même les vidures n'ont pas leur noirceur habituelle...on dirait presque des pinots surannés wouive petit doigt en l'air et foulard de précieux (je vermillonne un peu le trait). Pas mal de cuvées d'assemblages (faut bin remplir les dolia fûts) auxquelles il va falloir trouver des p'tits noms. Enfin, belle poussée de botérix sur les ch'nins; retour du doucereux de l'Ancêtre en vue! 

                                                                                   LES BLANCS  
franc de pied: Un chardo de mouture classique avec son 10.2°, toujours pas de signe de phylloxera pour ses 10 ans mais on entre désormais dans la zone de turbulence...
gains de maligné: Belle réaction de la parcelle grâce à l'abnégation du paternel ainsi qu'à l'introduction de la taille en arcures, il reste encore une marge de progression et le récent petit labour d'automne au poil augure du mieux. 12.7° et 13hl/ha...et un peu de liquoreux à 19°.
la bizarrerie: Première sortie officielle d'une cuvée où l'excentricité de votre serviteur le dispute à celle de Dame Nature, même si mes amis ont déjà  subir moult essai étrange par le passé (merci à eux de m'avoir conservé leur amitié!) et que bien des nanars attendent de sortir un jour de mon musée des horreurs... 
Or, donc, désireux de renouveler l'expérience réussi de la macération, j'ai voulu récidiver avec cette fois du ch'nin (60%)  et du chardo (30%) cuvés 10 jours et pimenté de 10% de grolleau noir cuvé 24h. Quelle ne fut pas ma surprise de voir couler un machin tout rosé! On oscille donc entre un blanc pour les raisins, un rouge pour la méthode et un rosé pour la couleur, mon tout mis en barrique en vidange... une sorte de cochon d'inde sous forme liquide!!!

                                                                                    LES ROUGES
grolle noire: Seule parcelle en rouge ayant peu gelé et plus belle vendange depuis 2011 avec de très jolis raisins fripés et aux pédicelles rougissants typique des belles maturités. 11.8° et 12hl/ha
de-ci de-là: Une centaine de litres grappillés à travers le carré de gamay assemblé à du grolleau noir, un petit 12° sul' fruit.
pachamama: Une Pacha' bien plus dans l'esprit féminin de 2014 (j'entends d'ici fulminer les cerbères du féminisme, merci à elles!) que du style mêlée de rugby du 15 (normal). Toujours du grolleau gris et même un peu de ch'nin pour encadrer cabernet sauvignon, grolleau noir et la lichette de gamay qui va bien.
les centenaires s'en vont au bois: Une façon comme une autre de suggérer avec la finèze qui me caractérise (et l’humilité) l'idée d'un assemblage inédit entre les vieux cabernets francs et les cabernets sauvignons habituellement dévolus au Bois du Gland. Un beau 13°, par dignité je n’évoquerai pas le rendement...

La suite en images:
Les dégâts du gel, ici un seul bourgeon a survécu.
Belle floraison au Bois du Gland...
Passé le printemps pourri, un été texan se met en place, 75 jours sans eau pour les vignes.  

2016, ou l'art de passer sous la barre...des 10hl/ha.
La macération...bordel, mais c'est du roze!
Raisins en mode poitrine de septuagénaire...Y'a bon!
Ça pétouille piano piano
                    


Un botrytis "comme dans les livres", et pendant qu'on trie...
...On assiste à une belle course de machines à vendanger!!!

Fin Octobre, 2017 est en route, l'espoir renaît...


J'allais oublier...le petit scarabée est sorti de sa gangue et compte bien renvoyer le sen-sei à 
ses études!

         



    Petit bonus et grande révolution au dolmaine, l'idée saugrenue a germé dans mon cerveau (complotiste, entre autre) d’insérer un petit dessin sur la cuvée de bizarrerie. Donnez-moi vos avis, voire d'autres suggestions, si comme moi vous avez du temps à perdre...

vendredi 11 décembre 2015

2015, beaucoup d'espoir et peu de grandes choses



L’ANNÉE en BREF: On y a cru au retour des années fastes, on a frôlé la gloriole, il s'en aura fallu de 15 jours... 15 jours de sécheresse en trop qui ont fait basculer le millésime de potentiellement monstrouss à finalement une année dans la veine des  précédentes, avec tout de même globalement un peu plus d’épaules.
 Caractéristique fâcheuse sans doute due au climat; (car on retrouve la même situation en Beaujolais par exemple) des fermentations paresseuses en complète antinomie avec un 2014 tumultueux au possible
Première cuvée officielle de vin blanc de macération (merci Péron!) mais rassurez-vous pas de hausse de tarif alpestre ni d'amphores en forme de suppositoire à l'horizon...
Non sans peine, j'ai décidé à partir de l'an prochain de me séparer de la parcelle de sauvignon, devenue trop difficile à travailler vu mon  age avancé...et celui de mon motoculteur!

CLIMATOLOGIE: Pas grand chose à dire jusqu'en Août; une année pépère, sans gel, ni grêle ou mildiou avec une herbe poussant gentil gentil, à peine pourrais-je reprocher de la part de certains insectes un certain manque de courtoisie à mon égard...mais je m’égare.
 C'est bien connu, pour un gars qui travaille (avec) la terre, le bon temps c'est un bon temps qui dure pas trop longtemps...subséquemment (fallait l'placer çui-là) la sécheresse a commencé à sérieusement se faire sentir début Août avec de nets blocages de véraison. Malheureusement les pluies attendues n'arrivèrent que fin Août...trop tard pour faire monter les degrés mais suffisant pour débloquer les maturités. Un deuxième épisode hallebardesque mi-Septembre ( 140mm cumulés entre la fin Août et le 18 Septembre) s’avérera étonnamment positif pour les raisins, particulièrement durs et résistants avec des peaux d'une épaisseur jamais vue. Retour du traditionnel été angedien nous permettant de laisser traîner les cabernets au soleil.

ÉQUILIBRES: Difficiles à affirmer étant donné la lenteur des fermentations, beaucoup de vins ont encore pas mal de suc' mais à la suite de la vendange ramassée on devrait avoir des blancs classiques, ni trop ni trop peu acides non plus qu’alcoolisés et des rouges dans la même veine avec à priori la trame tannique la plus marquée depuis 2010...du moins je l’espère, ça me manque les commentaires du genre: " Oh! la vache, c'est sèèèèèèèveux...mais bordel, c'est qu'il y a mis les branches!"
Concernant le style "maison" de vinifications, je renvoie les nouveaux venus aux anciens zarticles.  
Petite digression sur la notion de vin naturel, principe étendu ici jusqu’à la non-maîtrise des températures de fermentation avec pour conséquence cette année des cuvaisons plus longues parce que plus froides parce que... plus lentes. J’expérimente aussi depuis 2013, un élevage oxydo-réductif, à savoir de longues périodes de non-ouillage (jusqu’à deux mois et demi) contrebalancé par des mises en bouteilles plus chargées en lies...on verra bin où cela nous mène!
                                                                           LOS BLANCOS  ...en catalan dans le texte!
macération: Après avoir pensé l'appeler cuvée Gaza (macère à Sion), me suis dit qu'il fallait pas trop la ramener en ce moment dans un milieu du pif désespérément Israëlophile ou au mieux englué dans la bienpensance ovine. Surtout, faudrait pas que je perde mes deux plus gros marchés, Paris et Tel-Aviv! Fin de parenthèse frivole et revenons au sérieux, le sauvignon pour sa dernière sortie sera donc vinifié en macération (avec les raffffff,' of course!), pimenté de 20% de chardo franc de pied. 14hl/ha et 12.3° 
gains de maligné: Miserere en terre schisteuse, va falloir la relancer sérieusement l’année prochaine...belle vendange dorée, point de doucereux cette année. Un piteux 08hl/ha...12.8°, ce qui en fait le plus puissant de la bande...c'est sans doute la patte du père qui s'exprime!
vignes centenaires:  A l'inverse des Gains, avec une générosité égale au 2014 (27hl/ha). Quand je pense que j'ai enlevé au printemps la moitié de la vendange...Option léger élevage oxydatif (un an) sur ce vin cette année. Un chenin du Lys à 11°, un brin acideux...la cuvée devrait faire honneur aux glandes salivaires!
franc de pied:  Idem pour les vignes françaises de chardo, très satisfaisantes avec un rendement record de 16hl/ha et un 10.5° de bon aloi. Le "petit" 8° de l'an passé évolue très bien, merci pour lui.
                                                              
                                                                            LES ROUGES 
le ponge: Un Ponge de style classico, encore un peu juste en rendements, mais j'ai de l'espoir pour 2016. Un 12 au carré, rendement et degré.
grolle noire: Certainement un grolleau séveux tant étaient épaisses les peaux des raisins, plus encore que celles des cabernets. Sans doute ramassé un poil tôt (11.2°)... mais on fait bin c'qu'on peut ma pauv'dame. 17hl/ha.
pachamama: Même constat rafflu avec la cuvée de la fratrie, bien plus burnée que 2014 (que sœur Sylvia me pardonne cette image). Un peu plus de grolleau noir et moins de gris avec une dominante de cabernet sauvignon (60%).
le bois du gland: Enfin des volumes décents, 12hl/ha...quand même! Faut dire que je n'ai pas ménagé la pioche dans l'carrée de petite vidure. 12.8° au compteur.
vignes centenaires: Ramassé pour une fois en dernier, le "franc" étant peu compatible avec de longues sécheresses. Notons que les cabernets s’étant assouplis à la faveur des pluies et de la belle arrière saison, ils ne devraient pas être beaucoup plus tanniques que les grolleaux. 14hl/ha et record de l’année: 13.2°.

Quelques petits clichés du millésime:


Les tailles à verges dans le chardo... 

       
...portent leurs fruits. Encore une belle quenelle dans le fion des sciençinfusistes qui m'avaient pronostiqué l’échec quant à cette taille... 
sans jamais d'ailleurs l'avoir expérimenté eux-mêmes. Jeune vigneronnet qui me lit, prend garde au vieux barbon à foulard ou écharpe d'outre-mer qui pérore du haut de son ex-périence.
La pente plein sud dans le sauvignon aura eu raison de mon vieux corps...
Vendange au Ponge
Le Père, élément moteur...toujours au taquet!
Pas facile de s'approcher du pressoir quand il est dans les parages
Les toutes dernières grappes de sauvignon made in Le Moing...la parcelle devrait être reprise par la miss Charlotte.



Bien orange, bien séveux....hummmm! 
Le pédoncule (toi-même!) commence à  aoûter, signe que la vendange approche...

Deux semaines plus tard, décuvage dans la joie et la bonne humeur du dernier cabernet...on en boirai, non?

Mais les vendanges, c'est aussi les joies de la table, la franche camaraderie et tire-bouchon qui fume! 
        


Et comme une ritournelle désormais, à chaque millésime son petit scarabée...




vendredi 26 décembre 2014

2014, les feuilles mortes se ramassent au mois d'Aout

L’ANNÉE en BREF: On se lance dans l’inédit, le bizarre voire l'incongru résumé ainsi: Du Chardonnay ramassé à 8°, c'est pas de la p'tite bière!
 Mais l’inédit ne frappe pas toujours à la porte sous couvert d’étrangeté, il arbore parfois le visage de la logique, une logique qu'on aurait pas vu venir et qui pourtant s'impose, je veux parler des premiers pas de ma frangine Sylvia sur le chemin de la dé-raison, autrement dit l'art de faire du vin sans (faux)-filets. Tête de lard, juste assez pour bien faire, je dois dire qu'elle s'en est très bien tirée malgré un millésime de haute voltige...

CLIMATOLOGIE: Tout commence par un hiver humido-doucereux dans la courbe lignée des deux années précédentes, scénario angoissant s'il en est pour le vigneronnet puisqu'il conjugue le risque de gel (débourrement précoce) à la prolifération des maladies, mildiou en tête, soit un Denys l'Ancien surboosté avec une épée dans chaque main...un vrai carnage en germes! 
Fort heureusement de gel nous n'aurons point, quant aux maladies, elles eurent la bonne idée de ne s'inviter que tardivement, ne corrompant pas les volumes qui reprennent (en blanc du moins) du poil de la bête. Le millésime aurait même pu être exceptionnel ( comme on  le dit à l'envie en terre bordel-aise) si un mois d’Août noachique ne s’était abattu sur l'Ouest ligérien. Ayant effectué mon dernier traitement à la mi-juillet, j'ai fort logiquement était particulièrement châtié par  messire Mildiou mais la cigale ayant voyagé tout l’été ne s'en trouva pas pour autant dépourvue, sauvée qu'elle fut par Dame Nature et son mois de Septembre aux petits oignons. On l'aura compris, de telles conditions ne furent pas du tout propices au botrytis mais, la nature ayant horreur du vide, un nouvel empêcheur de vendanger sans tri s'invita à table: drosophila suzukii, mouche à vinaig' de son état particulièrement vicieuse, (mais pouvez t'on attendre autre chose d'un transfuge d’extrême-orientie?) engendrant des pertes conséquentes sur grolleaux et sauvignons. 
Plus que jamais j'en appelle donc à un hiver rude pour assainir toute cette vermine!   ( appel aux accents volontairement crypto-fascistes ayant pour but de faire fuir les derniers bobos présents dans ma clientèle)

ÉQUILIBRES: Toujours plus légers en alcool, le pompon revenant au chardo, mais bien "goutés" (comme on dit en Anjou), tel est l’étonnante équation du millésime. Si vous avez aimé 12 et 13, alors 2014 est pour vous, par contre pour les amateurs d’équilibres sudistes...
Un certain risque de volatile rédhibitoire sur le Bois du Gland risque de m'obliger à ne pas commercialiser ledit breuvage tout de suite...que les amateurs grivois du bestiau me pardonnent! 
                                                                 LES BLANCS
-SCHISTES: Retour d'une (relative) abondance et donc retour d'un schistes 100% pur sauvignon, en espérant qu'il ne parte pas en vrille façon 2013! Pas mal de tri because of the drosophiles. Ramassé à 11,3°. 20hl/ha.
-Les GAINS de MALIGNÉ :La parcelle "Père&Fils" de ch'nin, vinifiée cette année entièrement en sec. Degré identique au sauvignon, rendement en deçà...14hl/ha.
-FRANC de PIED: Roulement de tambour et bombage de torse façon soldat Fafa...le garenne n'est pas peu fier d'annoncer sa première barrique et même plus (260 litres) de chardonnay non greffés (plantés en 2006). En partie grâce à l’abnégation du vigneronnet et en partie grâce à la nouvelle taille imaginée sous son casque à plumes: en gros une taille à baguette sans palissage: taille "en ponts", qu'il appelle ça le gars! Cépage particulièrement sensible aux maladies, plus une seule feuille et un chapelet de grappettes dorées en guise de vendange, résultat....8° au mustimètre...oui 8! Et le pire, c'est qu'il en est fier! 13hl/ha.
-VIGNES CENTENAIRES: Après 3 années de gel, les vieux chenins du Lys se font "pardonnés" en affichant un incroyable 30hl/ha.Il faut dire qu'en outre j'ai là aussi changé la taille, ou plutôt repris celle effectuée auparavant par feu Bernard, l'ancien m'ayant confié cette parcelle en 2007. Dans l'temps, z'appelaient ça la taille à verge...avec de la malice dans l’œil. 10°  et presque autant d’acidité! Opulence oblige, une feuillette de sec + une barrique d'oxydatif mise aux oubli-ettes, comme en 2013 (qui évolue fort bien)..son petit nom: Voile Acté.
                                                                   LES ROUGES
-PACHAMAMA: Honneur et galanterie de mise pour la présentation en avant-première intergalactique de la c(o)uvée frère et sœur de la maisonnette Le Moing. Assemblage de 4 cépages sur des graves du secteur du Ponge cultivés en bio depuis 1998. 40% grolleau gris/40% cabernet sauvignon pimentés de gamay et grolleau noir. Sylvia, une disciple disciplinée, libre et roots à la fois comme en témoigne le nom de la cuvée, hommage à la Terre Mère des peuples andins. 11,5° et un beau 22hl/ha.
-LE PONGE: Une vendange hétéroclite de vieux gamays pimentés de 20% de grolleau. 11,2° au compteur pour un petit 12hl/ha.
-GROLLE NOIRE: Les plus grosses pertes (merci les "droso"!), malgré tout rendement "correct" (16hl/ha), grolleau oblige! Vendangé à 10,8°:
-Le BOIS du GLAND: Une bien belle vendange cette année (60% cabernet sauvignon/ 40% franc) mais un développement inexpliqué d’acescence s’étant développée au niveau du chapeau m'a conduit à retirer ce dernier avant décuvage ( et donc pas mal de pertes en volumes), évolution à suivre de près en barrique.
-VIGNES CENTENAIRES: Les vieux cabernets francs du Ponge proposent la plus belle vendange de ce millésime en rouge, lui qui souffre facilement de stress hydrique estival n'a point eu à s'plaind' cette année! Un 12,2° quasi sudiste dans le contexte du millésime. 14hl/ha, ce qui n'est "pas tout mal"...

Quelques clichés du millésime :

Désolé, citadins en mal de cambrousse... pas de cheval à vous proposer.
Le carrée de sauvignon schisteux
Le mustimètre qui plonge, qui plonge...le père en croit pas ses yeux!
Saloperie de mouche à vinaig'!

Pas gêné par le feuillage cette année...
Gamay pigé au pied de japonaise....avis aux fétichistes!
Petits rendements, petits degrés, petite cuve...petites "pigeuses" , faut être logique!
Une qui a tout pigé...Pacha Sylvia!
Pacha Mama from Anjou
La "Le Moing factory" en action 

dimanche 13 avril 2014

Tripes ou coup de secousse?

Les deux mon adjudant! Oui, adjudant qu'il a été promu, le soldat Fafa! Je sais, ça sent le pompage de balle de golf à travers le tuyau d'arrosage, et pourtant, il n'en est rien. Notre inconscient soldat, au terme de ses 12 campagnes rondement menées tire-bouchon au canon mérite largement, vous en conviendrez, une telle promotion...bien sur, en tant que supérieur hiérarchique ( donc forcement fourbe, manipulateur, retors, j'en passe et des mielleurs...) j'ai ma petite idée derrière le casque à pointe,car, horreur et stupréfaction, le soldat Fafa pourrait ne pas rempiler au terme de son contrat...perdre un tel élément moteur et même hélice, grand voile à lui tout seul, je vous le demande: Peux t-on se le permettre?
 "Et l'appel du large? Et la franche camaraderie? Et les blagues salaces?"me direz-vous..."Tous des jean-foutre ces jeunes...ah elle est belle la France, pas étonnant qu'on ait perdu la dernière...!"
Diantre, je vous trouve un poil dur sus' coup là. Après tout il mérite bien sa retraite le gazier, l'a l'droit de quitter la grande muette pour la p'tite verbeuse, m'est d'avis!
Sayonara donc, valeureux ronin...
Un jour prochain, l'ennemi, au delà de la ligne bleue des Mauges, surgira, asservira, plus encore si c'est possible et  décrétera impropre à la consommation le Bois du Gland, remplacé seins-nus militari par du boisu de zinfandel, fi des salutaires tripoux, gloire à l'emburgé lyophilisé!
D'ici là, reposez en paix et sous l'effet du cassoulet soldat adjudant...ROMPEZ!


Rapport n°11

Soldat « fafa » au rapport


G
rand Shogun, vous savez combien la raison et la logique m’ont été inculquées lors de mon service militaire (pour rappel : « musicien-vent » contingent 92 siouplait !). Je ne suis pas de ceux qui se laissent prendre au piège des superstitions et croyances hasardeuses… Et pourtant ! Il est 12h37 dimanche dernier, lorsque le morceau d’agneau embusqué dans mon assiette, semble tout à coup prendre la parole ! J’ai aussitôt un brusque mouvement de recul et dégaine immédiatement mon arme (En l’occurrence, une fourchette de piètre qualité avec poignée plastique blanche dont j’avais fait l’acquisition chez « lidl »). Après quoi, je me pince, me gifle et bien sûr, me cogne la tête violemment sur le rebord de la table, afin de vérifier si je ne suis pas victime d’un mauvais songe. Puis, j’approche à nouveau de mon auge et j’entends encore ce cri étouffé : « vésouafvésouaf ! » En grand philosophe, Je pense d’abord comprendre que tout mon « être » réclame un verre de vin et hurle : « j’ai soif j’ai soif ! ». Je quitte alors la table pour y revenir 33 secondes plus tard, avec de quoi faire taire cet inquiétant appel intérieur. De retour sur ma chaise, la voix se manifeste une troisième fois pour dire « c’estpôtrotôt ! », je décide de lever la tête sans céder à la panique et je réalise que ces phénomènes étranges provenaient en fait de ma voisine de tablée qui réclamait un verre de pinard depuis un moment… Comme quoi, tout s’explique avec un chouïa de bon sens ! RAS !
Pour accompagner le couscous, deux bouteilles furent nécessaires pour humidifier les gosiers secs des buveurs du dimanche…

Rapport n°12  (The last …)

Soldat « fafa » au rapport

C
her Jizamuraï, il était 8h37 minutes ce Dimanche 30 Mars, lorsque l’opération « Tripoux-éclair » a été lancée… Et puis tout a été très vite…Il faut dire que j’avais été parfaitement entraîné jadis (j’évoque ici mon passage dans les terribles « camps de biberonnages forcés » Angevins…). Les tripes de veau roulées dans l’agneau ont immédiatement hissé le drapeau blanc et n’ont offert aucune résistance aux convives. Quant au petit bataillon de pommes de terre à la vapeur ; qui suivait bêtement le convoi, il s’est lui aussi laissé avaler… Nous n’en avons fait qu’une bouchée ! Conformément à l’esprit insufflé dans les rangs de la compagnie, nous avons aussi exécuté à 9h38 pétante et sans autres formes de procès, les derniers prisonniers (des morceaux de roquefort…) qui avaient été soigneusement placés dans des cages en bois grillagées…J’oublie simplement de mentionner le léger incident survenu lors de cet assaut rapide. Aux alentours de 9h02, un homme un peu plus gourmand et un peu moins malin que les autres, a failli s’étouffer en gobant un tripoux entier. Sauvé in extremis par 4 ou 5 rasades issues d’un flacon de ma pharmacie personnelle intitulé « Boisso del glandu », le courageux soldat est désormais tout ragaillardi. Faut le voir pour le croire ! R .A.S !
La dernière quille de la pharmacie… à côté de pissenlits, symbole de vie, de connaissance, de surprise et de joie…

lundi 9 décembre 2013

2013 ou l'impitoyable théorie des cycles

L’ANNÉE EN BREF: Un copié-collé de 2012...en pire! Je dois bien avoué que je m'en doutais un peu puisqu'au moins depuis la fin des années 80, les bonnes et mauvaises années se succèdent par périodes de cycles ...Deux, trois belles années et patatras puis re-belles années, etc...  Il n’empêche que j'ai bien du mal a expliquer la petitesse de la récolte et les degrés faiblards...Au chapitre bonnes nouvelles, retour des Vignes Françaises et du liquoreux ainsi qu'un essai d'oxydatif....rendez vous en 2016, si tout va bien! 
CONDITIONS CLIMATIQUES: Sur le papier, moins foireuse que 2012, l’année est remarquable, si on peut dire, quant au retard accumulé durant un printemps particulièrement froid au débourrement tardif qui aurait du au moins nous épargner les gelées printanières....ce ne fut pas le cas!!! Froidure qui eue au moins le mérité d'amadouer la Bête, alias messire Mildiou qui pointa malgré tout son museau en fin de floraison.Le temps sec et chaud qui suivit durant  l’Été, ruina par là même ses viles intentions. A ce stade chacun se laisser gagné par l'espoir d'un 
beau millésime sauvé in extremis. Làs, malgré les grosses pluies 
mi septembre  (nécessaires au 
débloquage des maturités) et au retour d'un temps chaud et ensoleillé, les degrés n'ont fait que descendre tant en blanc qu'en rouge tandis que le botrytis s'est mis à galoper comme je ne l'avais pas vu faire depuis 2006...un vrai boute-en-train! L'explication venant sans doute d'une attaque nourrie de vers de la grappe au moment de la floraison. Finalement et contre toute attente, les vendanges ne furent pas aussi tardives que ça...le liquoreux ayant même été ramassé plus tôt que jamais!
          L’ÉQUILIBRE DES VINS: Sul' fruit plus que jamais, des vins à boire à grandes lampées , sans doute dans la veine des 2012 pour les rouges et 2011 pour les blancs, en plus légers.

                                                                     LES BLANCS

Toujours sur le même principe,

Un pressoir, des bourrins à la barre (Le Moing père et fils en première ligne), quelques vieilles barriques et une vendange bien triée…et voilà tout…y a plus qu’à attendre la mise en bouteille !

 Quelques nuances cependant avec des pressées plus longues, jusqu’à 48 heures, qui devraient structurer les vins. A noter également la présence d'un faible pourcentage de botrytis devant l’impossibilité de trier totalement le feu d'artifice installé dans les grappes! 

-3/SCHISTES/9: On prend les mêmes et on r'commence! Encore une petite récolte dans l'carré d'Sauvignon...cette fois due au gel sur le bas de la parcelle...cuvee pimentée donc de 20% moitié  Chardo franc de pied et moitié Chenin en provenance des Gains. 12.2% et 14hl/ha.

-Les GAINS de MALIGNE: Satisfaction pour moi et mon paternel après 3 années faiblardes en volume. On fait "péter" un 18hl/ha, vendangé à 12%. Il y aura aussi, botrytis sur le gâteau (de marc) oblige, une cuvée de liquoreux ramassée a 18.5%.

-FRANC de PIED: Retour de la cuvée de vignes françaises à base de chardonnay sur faluns sablo-argileux,  le vin affiche un "petit" 10.7%, effet conjugué du millésime et des francs de pied, toujours plus faibles d'un degré et demi à maturité égale comparées aux vignes greffées. Faibles aussi en rendement: 08hl/ha...

VIN de VOILE: On espère un long et heureux mariage, façon oxydative entre les vignes centenaires du Lys, quelques chenins glanés dans les Gains et  des rouges botrytisés dans une tentative incertaine, voire hasardeuse...comme tout mariage qui se respecte! 
                                                                   LES ROUGES
Comme toujours, une huitaine de jours en cuve with the rafles, et vas-zi nénesse que j'te passe le jus dans l'pressoir et tac tac tac, gloup gloup gloup dans la barrique....hibernation, réveil au son des cloches et hop, emprisonné sous verre sans autre forme de procès...à vous ensuite de libérer tous ces bons ptits gars d'un coup de tire-bouchon rageur!

-Le PONGE: Cuvée mâtinée comme on dit par ici, de 35% de grolleau (gel + petite sortie de grappes) dans cette cuvée habituellement composée uniquement de Gamay. 14hl/ha à 11.8%.

-GROLLE NOIRE: A la force du poignet (panne de motoculteur au printemps), les 30 ares ont été biné et pas pour rien, puisque O miracle, voila la seule cuvée à dépasser les 20 hecto cette année.... torse bombé: 21hl/ha!...on "débombe" rapidement: 11%...

-Le BOIS du GLAND: On entre là dans le domaine de l'irrationnel, certes la sortie de grappes était moyenne mais comment expliquer des rendements aussi faibles alors que les parcelles n'ont ni gelé, ni subi  aucune autre attaque de Dame Nature...En conséquence, notre soldat Fafa, si friand de ce remontant, devra changer de cuvée d’épaule pour sa campagne 2014/2015! 06hl/ha, mais un beau 12.2%.

VIGNES CENTENAIRES: Même constat et même sanction pour le Cabernet Franc: 09hl/ha à 12.2%.

Pour ceux qui souhaiteraient consulter la version millésime: 2011 et 2012 du laïus.                                                               
Quelques photos de 2013 pour conclure:


Fin Avril, 3 semaines de retard...

...mais la végétation, elle, s'est bien réveillée...la panne de motoculteur tombe bien mal...
...certains voisins semblent ne pas avoir le même problème!


En Mai, on ne fait pas toujours ce qu'il nous plait....gel tardif sur le bourgeon du haut...
...certains semblent avoir trouvé le moyen de se réchauffer!
Dès le premier jour des vendanges, messire Botrytis s’était invité.

Les premiers jus de 2013

                                                       
Nom d'un chien! Du vin nature, du vrai!


Petite pause...
A ma droite, Monsieur Jean yves, tenancier d'une excellente chambre d’hôtes a quelques encablures de Martigné.
On garde la bonne humeur malgré la petite récolte de Gamay pigée par la Miss Battais!

Un grand merci à Sylvia, ma sœurette!

Y'a pas que d'la fifille de passage pendant les vendanges....la preuve avec ces deux magnifiques Éphèbes!

Qui , eux aussi, finiront un jour comme ça...botrytisé pal' travers!!!