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samedi 23 mars 2019

2018...Extriiiime!

L’ANNÉE en BREF: Hormis le petit clin d’œil au jeune ricain ayant passé quelques jours au casteul et dont les mots récurrents devant nos us locaux variaient entre le "wouah...extriiime" et le "wouah...reustic!" la toile de fond du millésime fut bien celle ci. 
Deux phénomènes hors-norme pour l'illustrer: 3 semaines de pluies diluviennes en juin avec des vignes en mode rizière ...et un gamay aux vendanges à 16°!
Grolleaux et chenins s'en sortent bien et c'est tant mieux car nous avons repris une parcelle de ch'nin sur Beaulieu par l'entremise du gars Chéné, aka monsieur oxydatif. Parcelle argilo-schisteuse  généreuse (comme le gonze) où nous avons pu expérimenter outre un sec "classique", une macération, deux essais d'oxydatifs, un liquoreux (faut bien essayer de concurrencer l'ancien!) et même un rouge...
Misère relative sur les gamays, habituelle (en pareille année) sur les chardo et totale sur les cabernets avec 90% de pertes. 
Fort heureusement, cela fait suite à la belle année 2017, ne faisons donc pas trop nos pézants plaintifs. 
Dernier point, les Centenaires du Lys ont disparu comme prévu des radars...pour mieux renaître dans l'ombre.
CLIMATOLOGIE: "Trop beau pour être vrai" Voila le sentiment qui était le mien fin Mai: pas de gel, grosse sortie de grappes, printemps au poil...fallait que ça dérape! ET pour déraper, ça a plutôt été frein à main en panzer lancé sur Stalingrad que roller night party sur trottoir parisien.
 Des pluies de mousson en pleine floraison, rien de tel pour faire exploser le mildiou sur grappes! Mais, mais, mais, on s'en laisse pas compter chez les Le Moing et avec trois passages de bouillie l'affaire semblait contenue...Las, un court mais intense épisode pluvieux mi-juillet a réveillé les germes sournois en pseudo dormance et c'est à ce moment là qu'on a vu les grappes se dessécher dans les cabernets et gamays.
 Shoganai comme on dit au Japon (c'est la vie). 
Comme souvent, beau temps persistant ensuite jusqu'en fin de vendanges avec ce qu'il faut de pluies pour éviter les bloquages. C'est sans doute pour cela que malgré un feuillage assez épars, les degrés sont montés si haut.
ÉQUILIBRES: Bien plus solaires que les 2017 (qui ont bien gagné en fraîcheur depuis leur mise) on retrouve des blancs puissants dans la ligné des 2005 et 2010 et même les petits cotés "cuits" à la 2003 sur les rouges tempérés par des accents  ligériens de bon aloi, ce qui faisait bigrement défaut sur le millésime de la canicule.
                                                                                                                                                                 - LES BLANCS:

Les GAINS de MALIGNÉ: Sans doute un beau gains entre puissance et tension, le père semble avoir trouvé le bon équilibre sur sa parcelle, les rendements reviennent à la "normale". 19hl/ha à 13,6°
Le PARADIS TERRESTRE: Joli nom de parcelle au lieu dit "Clos des Ortinières" made in Beaulieu, ce sera la cuvée de sec "classique", un machin puissant qui devrait titrer ses 14,5°! Il y aura aussi un essai de léger oxydatif (O' Paradis) et un vrai de vrai selon le bon vouloir des dieux du voile... peut être un "Hommage à J.F.C!"
MAGIE BLANCHE: Cuvée confidentielle connue des zappyfioux depuis 2014, assemblage moit'moit' de chenin et grolleau gris qui lui profère un coté aromatique tenu en laisse par Maître chenin! Parfois macérée pour partie, il s'agit d'une version presse directe cette année.
MACÉRATION: Les années se suivent...et ne se ressemblent pas , en tout cas dans l'assemblage qui s'inverse par rapport au 2017. C'est un 2/3 chenin coupé au chardonnay franc de pied, pas de chardo en sec donc...va falloir que je m'y remette en 2019! De magnifiques chenins aux raisins dorés et passerillés...une belle bête en gestation! Ensemble à 14,2°. 15hl/ha

-LES ROUGES:

Le PONGE: Un gamay qui a largué les amarres...16° au compteur rafraîchi de 15% de grolleaux à 12,5°. Si j'ai eu l'impression de vendanger un poil tôt en 2017, c'est peut-être l'inverse cette année! 8hl/ha...merci Mr Mildiou.
GROLLE NOIRE: Grosse satisfaction, de magnifiques grappes mures mais sans excès (13.4°), du volume (22hl/ha), et une aromatique en cuvaison envoûtante...2005 et 2010 peuvent trembler! 
CALMOS: Cuvée à  rebours du millésime , sans doute la seule moins solaire qu'en 2017 qui était en grande partie figué. Un choix de vendange précoce qui en fait le vin "frais" de la cave. 13° et 22hl/ha
HOMMAGE à A.D: Nom de cuvée provisoire, histoire de faire rougir le gakusei! Il s'agit d'une cuvée d'assemblage entre grolleaux noirs de Maligné et chenins du "Paradis"(40%). Ensemble à 13,7 °. Profil un peu aunisien en mode sérieux, essai à suivre...
PACHAMAMA: Dût au désastre subit dans les cabernets (90% de pertes), ce sera une Pacha' très grolleau gris, charmeuse et méridionale.
LES CENTENAIRES...: Comme en 2016  un assemblage des francs et sauvignons mais la comparaison s’arrête là car le machin titre à près de 15° avec une masse de rafles jamais vue (même durant nos zheures les plus sombres)..du couillu en perspective! 

Quelques photos du millésime...

Tempête en Juin, mange ton poing!

En mode rizière pendant la floraison, du jamais vu.

Le mildiou s'installe...
Un des rares pied de rouge ayant résisté au mildiou...

Grand classique, pigeage du Ponge aux petits pieds de japonaises...

Bordel, y'a du d'gré c't'année!

Du botrytis de rêve au Paradis terrestre, les amateurs de liquoreux vont être aux anges.


jeudi 21 décembre 2017

2017: Prières exaucées

L’ANNÉE en BREF: Refroidis par 2016, nous étions nombreux à redouter le printemps 2017, et lorsque jour pour jour fin avril, Dame Nature nous resservit le couvert, bin mon colon, on en menait pas large dans les tranchées. A la sortie du tunnel mézigue s'en sort bien, 15% de pertes à tout casser  mais tel ne fut malheureusement pas le cas de certains camarades qui durent affronter à nouveau des dégâts aussi, voire plus importants qu'en seize. Doublement rageant car l'année fut ensuite une partie de plaisir, ni mildiou ni oïdium, la pluie au bon moment et des vendanges riches en jus et degrés...
Remise en route d'un oxydatif, affinage de la macération, lancement d'une longue cuvaison de cabernet sauvignon branchue  pour encadrer les classico de la maison et même une petite cuvée de cid' sul'fruit... L'opulence est de retour, qu'on se le dise!

CLIMATOLOGIE:  En amont du gel, nous eûmes un début de cycle froid et sec, de bon augure...pas grand chose à dire ensuite, printemps et été au poil avec juste ce qu'il faut d'eau, persistance du beau temps aux vendanges après les habituelles pluies d'équinoxe, bref, le panard du wouaïneméqueur.

ÉQUILIBRES: Avec une grande majorité des rouges à 14° et plus, il va sans dire que le profil est plutôt solaire. Cela dit les premiers tours de cave effectués semblent montrer une certaine fraîcheur dans les vins avec des tannins à leur place, sans plus. Quant aux blancs, des fermentations paresseuses interdisent pour l'instant un quelconque pronostic, notons toutefois que les degrés ne sont pas spécialement élevés pour l'année.
                                                                 LES BLANCS
Les GAINS de MALIGNÉ: Depuis 2013, les Gains semblent rentrer dans une phase plus assagie avec des équilibres autour de 13° et 2017 s'inscrit dans cette tendance, seul changement et de taille, les rendements "explosent" avec un 22hl/h au compteur. Également une feuillette de liquoreux (20°)...de quoi satisfaire pleinement le paternel et son fan-club de doucereux! 
MACÉRATION: Exit la pointe de grolleau hasardeuse du 2016, on se recentre sur les fondamentaux: Du chardonnay franc de pied poussé au maximum de sa maturité avec 30% de chenin pour retendre un peu l'alangui. Un ensemble à 13° et un inespéré 26hl/ha malgré le gel. 
Pas de chardo sec mais une barrique d'oxydatif en cours, sortie vers 2022...si tout va bien.
                                                                 LES ROUGES
Le PONGE: Un Ponge à 14°,c'est pas tous les ans...c'est seulement la seconde fois que cela arrive et pourtant j'ai une petite pointe de regret dans le sens où quelques jours supplémentaires lui aurait permis de parfaire sa maturité...malheureusement les contingences étant ce qu'elles sont je n'eus point le loisir de repousser cette date. Ne faisons pas trop la fine bouche, d'autant plus qu'un honorable 16hl/ha vient couronner les efforts à la vigne.
CALMOS: Nouvelle cuvée du paternel qui déborde d’énergie depuis sa retraite bien méritée!  Anciennement la Chantelée du sieur Bernaudeau, ces grolleaux noirs de 60 ans enclavés entre les cabernets et gamays du Ponge ont été renommé ainsi en hommage au chef d'oeuvre des années 70 avec un Marielle au meilleur de sa forme et dont nous nous faisons forts d'observer les préceptes... Un Calmos solaire et un poil sauvageon des plus prometteurs. 13° et 27hl/ha.
GROLLE NOIRE: La parcelle ayant le plus subie le gel (avec les chenins centenaires dont ce sera le dernier millésime) mais une belle maturité, sans doute la meilleure Grolle depuis 2010. 19hl/ha à 12.5°.
PACHAMAMA: Une Pacha' plutôt tannique  assez axée sur le cabernet sauvignon encadrée par des grolleaux gris et noirs ainsi qu'une toute nouvelle pointe de cabernet franc centenaires...13% et 24hl/ha.
Le BOIS du GLAND: Turgescent à souhait avec son son fier 18...hl/ha. Lui aussi affiche ses 14° .Une base de 80% de cabernet sauvignon épaulée par des francs solides en font un fier gaillard bien loin des c(o)uvées de plumeaux qui volettent de bars à vins hipster en salons mondains. Et comme pour faire fuir plus encore ces "pompeurs de balle de golf", v'la ti pas qu'a germé dans mon cerveau (complotiste à ses heures) l’idée d'une version en longue cuvaison (8 mois) de pur cabernet sauvignon branchu à 14,7°...affaire à suivre.
VIGNES CENTENAIRES: Premiers cabernets francs ramassés à 14° depuis la mémorable Gravelle 2005. Est-il besoin de rajouter autre chose...Ah oui, en plus y'a du volume! (22hl/ha)

La suite en images qui bougent mais auparavant un petit aparté pour vous dire que vous pouvez trouver mes vins en France chez Trink.fr ainsi qu'une sélection hexagonale au poil du sieur Arno. Albéric, son jeune frère vient de sortir son premier millésime, 3 cuvées (un chenin sec, une macération et un rouge de cabernet franc) qui goûtent fort bien.... 
albevoyager@yahoo.fr

Tri de Grolleau noir
De la macération de blanc d'école
Le Ponge en fermentation
Le Clic-Clic...et le jus d'la bête!







 











mercredi 16 novembre 2016

2016, à parts égales

L’ANNÉE en BREF: Partage en bonne et due forme des richesses, façon coco primordial: 50% pour moi et 50% pour Dame Nature: sous forme de gel, mildiou et oun poquito d'oïdium. Bon, pour être honnête, elle s'est ponctionnée un petit supplément la miss, mais après tout, c'est qui l'patron, hein!? 
Une année où les dames n'ont point été tendres à mon égard... bagué qu'il est désormais l'animal, façon chevreuil en sursit, le prochain coup on le relâche pas...Calmos n'est plus très loin mes bien chers frères, priez pour moi! Et pendant qu'vous y êtes, un petit mot à Sainte Thérèse pour 2017, sioux plait. 
Il y aura peu de 2016, c'est dit, pas la peine de me contacter, j'aime pas dire non, ça m'oblige... et même parfois à de petits mensonges. Mon âme pure, voyez, j'y tiens. 
Pas de cuvée de Centenaires, ni en rouge, ni en blanc, pas de Ponge, un Bois du Gland en demi molle et un peu du reste, éclaté. Sans doute me sera-t-il nécessaire de sortir de leur sommeil quelques flacons bien balancés afin de pouvoir continuer à financer mon fastueux train de vie.

CLIMATOLOGIE: Le GEL, le retour du GEL en mode Indochine durant la dernière semaine d'avril, 3 nuits à serrer les fesses comme quand t'a la chiasse dans le vol JAL416 quelque part entre Novossibirsk et Chita et que la lumière clignote au rouge...sauf que là, ça ne sert à rien. Et encore, oubliai-je de préciser que cette triplette infernale faisait suite à un sévère coup de semonce ayant déjà réduit à néant le Coteau du Lys, le cabernet du Pin perdu et affaibli de moitié le gamay. 
Passé ce coup dur, on se redresse les manches en se disant que le peu qu'il reste on va essayer de le garder. C'est sans compter avec un printemps pourri (comme souvent, oui je sais) et l'inévitable Mildiou man. Contention du bestiau plutôt réussie sauf sur le chardo qui perd la moitié de ses effectifs dans la bataille (plus un peu d'oïdium estival pour bigarrer le tout). S'ensuit un été très proche de 2015, ultra sec avec en plus des pics de canicule responsables de pas mal de grillure sur les grolleaux. Comme souvent nous eûmes la petite pluie qui va bien aux marées d'équinoxe, juste ce qu'il faut et heureusement car le botrytis était prêt a bondir de sa tanière en cas d'humidité prolongée.

ÉQUILIBRES: Bien qu'issus de conditions similaires, les raisins ne se comportent pas de la même façon que l'an passé. Certes, à l'instar de 2015 les fermentations sont paresseuses mais la comparaison s'arrête là. Autant les 15 sont denses et tanniques, autant les 16 sont souples et clairs, même les vidures n'ont pas leur noirceur habituelle...on dirait presque des pinots surannés wouive petit doigt en l'air et foulard de précieux (je vermillonne un peu le trait). Pas mal de cuvées d'assemblages (faut bin remplir les dolia fûts) auxquelles il va falloir trouver des p'tits noms. Enfin, belle poussée de botérix sur les ch'nins; retour du doucereux de l'Ancêtre en vue! 

                                                                                   LES BLANCS  
franc de pied: Un chardo de mouture classique avec son 10.2°, toujours pas de signe de phylloxera pour ses 10 ans mais on entre désormais dans la zone de turbulence...
gains de maligné: Belle réaction de la parcelle grâce à l'abnégation du paternel ainsi qu'à l'introduction de la taille en arcures, il reste encore une marge de progression et le récent petit labour d'automne au poil augure du mieux. 12.7° et 13hl/ha...et un peu de liquoreux à 19°.
la bizarrerie: Première sortie officielle d'une cuvée où l'excentricité de votre serviteur le dispute à celle de Dame Nature, même si mes amis ont déjà  subir moult essai étrange par le passé (merci à eux de m'avoir conservé leur amitié!) et que bien des nanars attendent de sortir un jour de mon musée des horreurs... 
Or, donc, désireux de renouveler l'expérience réussi de la macération, j'ai voulu récidiver avec cette fois du ch'nin (60%)  et du chardo (30%) cuvés 10 jours et pimenté de 10% de grolleau noir cuvé 24h. Quelle ne fut pas ma surprise de voir couler un machin tout rosé! On oscille donc entre un blanc pour les raisins, un rouge pour la méthode et un rosé pour la couleur, mon tout mis en barrique en vidange... une sorte de cochon d'inde sous forme liquide!!!

                                                                                    LES ROUGES
grolle noire: Seule parcelle en rouge ayant peu gelé et plus belle vendange depuis 2011 avec de très jolis raisins fripés et aux pédicelles rougissants typique des belles maturités. 11.8° et 12hl/ha
de-ci de-là: Une centaine de litres grappillés à travers le carré de gamay assemblé à du grolleau noir, un petit 12° sul' fruit.
pachamama: Une Pacha' bien plus dans l'esprit féminin de 2014 (j'entends d'ici fulminer les cerbères du féminisme, merci à elles!) que du style mêlée de rugby du 15 (normal). Toujours du grolleau gris et même un peu de ch'nin pour encadrer cabernet sauvignon, grolleau noir et la lichette de gamay qui va bien.
les centenaires s'en vont au bois: Une façon comme une autre de suggérer avec la finèze qui me caractérise (et l’humilité) l'idée d'un assemblage inédit entre les vieux cabernets francs et les cabernets sauvignons habituellement dévolus au Bois du Gland. Un beau 13°, par dignité je n’évoquerai pas le rendement...

La suite en images:
Les dégâts du gel, ici un seul bourgeon a survécu.
Belle floraison au Bois du Gland...
Passé le printemps pourri, un été texan se met en place, 75 jours sans eau pour les vignes.  

2016, ou l'art de passer sous la barre...des 10hl/ha.
La macération...bordel, mais c'est du roze!
Raisins en mode poitrine de septuagénaire...Y'a bon!
Ça pétouille piano piano
                    


Un botrytis "comme dans les livres", et pendant qu'on trie...
...On assiste à une belle course de machines à vendanger!!!

Fin Octobre, 2017 est en route, l'espoir renaît...


J'allais oublier...le petit scarabée est sorti de sa gangue et compte bien renvoyer le sen-sei à 
ses études!

         



    Petit bonus et grande révolution au dolmaine, l'idée saugrenue a germé dans mon cerveau (complotiste, entre autre) d’insérer un petit dessin sur la cuvée de bizarrerie. Donnez-moi vos avis, voire d'autres suggestions, si comme moi vous avez du temps à perdre...

vendredi 11 décembre 2015

2015, beaucoup d'espoir et peu de grandes choses



L’ANNÉE en BREF: On y a cru au retour des années fastes, on a frôlé la gloriole, il s'en aura fallu de 15 jours... 15 jours de sécheresse en trop qui ont fait basculer le millésime de potentiellement monstrouss à finalement une année dans la veine des  précédentes, avec tout de même globalement un peu plus d’épaules.
 Caractéristique fâcheuse sans doute due au climat; (car on retrouve la même situation en Beaujolais par exemple) des fermentations paresseuses en complète antinomie avec un 2014 tumultueux au possible
Première cuvée officielle de vin blanc de macération (merci Péron!) mais rassurez-vous pas de hausse de tarif alpestre ni d'amphores en forme de suppositoire à l'horizon...
Non sans peine, j'ai décidé à partir de l'an prochain de me séparer de la parcelle de sauvignon, devenue trop difficile à travailler vu mon  age avancé...et celui de mon motoculteur!

CLIMATOLOGIE: Pas grand chose à dire jusqu'en Août; une année pépère, sans gel, ni grêle ou mildiou avec une herbe poussant gentil gentil, à peine pourrais-je reprocher de la part de certains insectes un certain manque de courtoisie à mon égard...mais je m’égare.
 C'est bien connu, pour un gars qui travaille (avec) la terre, le bon temps c'est un bon temps qui dure pas trop longtemps...subséquemment (fallait l'placer çui-là) la sécheresse a commencé à sérieusement se faire sentir début Août avec de nets blocages de véraison. Malheureusement les pluies attendues n'arrivèrent que fin Août...trop tard pour faire monter les degrés mais suffisant pour débloquer les maturités. Un deuxième épisode hallebardesque mi-Septembre ( 140mm cumulés entre la fin Août et le 18 Septembre) s’avérera étonnamment positif pour les raisins, particulièrement durs et résistants avec des peaux d'une épaisseur jamais vue. Retour du traditionnel été angedien nous permettant de laisser traîner les cabernets au soleil.

ÉQUILIBRES: Difficiles à affirmer étant donné la lenteur des fermentations, beaucoup de vins ont encore pas mal de suc' mais à la suite de la vendange ramassée on devrait avoir des blancs classiques, ni trop ni trop peu acides non plus qu’alcoolisés et des rouges dans la même veine avec à priori la trame tannique la plus marquée depuis 2010...du moins je l’espère, ça me manque les commentaires du genre: " Oh! la vache, c'est sèèèèèèèveux...mais bordel, c'est qu'il y a mis les branches!"
Concernant le style "maison" de vinifications, je renvoie les nouveaux venus aux anciens zarticles.  
Petite digression sur la notion de vin naturel, principe étendu ici jusqu’à la non-maîtrise des températures de fermentation avec pour conséquence cette année des cuvaisons plus longues parce que plus froides parce que... plus lentes. J’expérimente aussi depuis 2013, un élevage oxydo-réductif, à savoir de longues périodes de non-ouillage (jusqu’à deux mois et demi) contrebalancé par des mises en bouteilles plus chargées en lies...on verra bin où cela nous mène!
                                                                           LOS BLANCOS  ...en catalan dans le texte!
macération: Après avoir pensé l'appeler cuvée Gaza (macère à Sion), me suis dit qu'il fallait pas trop la ramener en ce moment dans un milieu du pif désespérément Israëlophile ou au mieux englué dans la bienpensance ovine. Surtout, faudrait pas que je perde mes deux plus gros marchés, Paris et Tel-Aviv! Fin de parenthèse frivole et revenons au sérieux, le sauvignon pour sa dernière sortie sera donc vinifié en macération (avec les raffffff,' of course!), pimenté de 20% de chardo franc de pied. 14hl/ha et 12.3° 
gains de maligné: Miserere en terre schisteuse, va falloir la relancer sérieusement l’année prochaine...belle vendange dorée, point de doucereux cette année. Un piteux 08hl/ha...12.8°, ce qui en fait le plus puissant de la bande...c'est sans doute la patte du père qui s'exprime!
vignes centenaires:  A l'inverse des Gains, avec une générosité égale au 2014 (27hl/ha). Quand je pense que j'ai enlevé au printemps la moitié de la vendange...Option léger élevage oxydatif (un an) sur ce vin cette année. Un chenin du Lys à 11°, un brin acideux...la cuvée devrait faire honneur aux glandes salivaires!
franc de pied:  Idem pour les vignes françaises de chardo, très satisfaisantes avec un rendement record de 16hl/ha et un 10.5° de bon aloi. Le "petit" 8° de l'an passé évolue très bien, merci pour lui.
                                                              
                                                                            LES ROUGES 
le ponge: Un Ponge de style classico, encore un peu juste en rendements, mais j'ai de l'espoir pour 2016. Un 12 au carré, rendement et degré.
grolle noire: Certainement un grolleau séveux tant étaient épaisses les peaux des raisins, plus encore que celles des cabernets. Sans doute ramassé un poil tôt (11.2°)... mais on fait bin c'qu'on peut ma pauv'dame. 17hl/ha.
pachamama: Même constat rafflu avec la cuvée de la fratrie, bien plus burnée que 2014 (que sœur Sylvia me pardonne cette image). Un peu plus de grolleau noir et moins de gris avec une dominante de cabernet sauvignon (60%).
le bois du gland: Enfin des volumes décents, 12hl/ha...quand même! Faut dire que je n'ai pas ménagé la pioche dans l'carrée de petite vidure. 12.8° au compteur.
vignes centenaires: Ramassé pour une fois en dernier, le "franc" étant peu compatible avec de longues sécheresses. Notons que les cabernets s’étant assouplis à la faveur des pluies et de la belle arrière saison, ils ne devraient pas être beaucoup plus tanniques que les grolleaux. 14hl/ha et record de l’année: 13.2°.

Quelques petits clichés du millésime:


Les tailles à verges dans le chardo... 

       
...portent leurs fruits. Encore une belle quenelle dans le fion des sciençinfusistes qui m'avaient pronostiqué l’échec quant à cette taille... 
sans jamais d'ailleurs l'avoir expérimenté eux-mêmes. Jeune vigneronnet qui me lit, prend garde au vieux barbon à foulard ou écharpe d'outre-mer qui pérore du haut de son ex-périence.
La pente plein sud dans le sauvignon aura eu raison de mon vieux corps...
Vendange au Ponge
Le Père, élément moteur...toujours au taquet!
Pas facile de s'approcher du pressoir quand il est dans les parages
Les toutes dernières grappes de sauvignon made in Le Moing...la parcelle devrait être reprise par la miss Charlotte.



Bien orange, bien séveux....hummmm! 
Le pédoncule (toi-même!) commence à  aoûter, signe que la vendange approche...

Deux semaines plus tard, décuvage dans la joie et la bonne humeur du dernier cabernet...on en boirai, non?

Mais les vendanges, c'est aussi les joies de la table, la franche camaraderie et tire-bouchon qui fume! 
        


Et comme une ritournelle désormais, à chaque millésime son petit scarabée...




mercredi 26 août 2015

Tokyo la nuit

Non, il ne s'agit pas d'un article vantant les aventures polissonnes de notre tricentenaire en devenir préféré, Sieur Robinot de la Jasnièrie mais celles plus avouables, encore que(ue), d'un vigneronnet plongé dans la moiteur d'un été Tokyoite particulièrement gratiné. Forcément, de telles chaleurs donnent soif et coup de bol, les troquets fréquentables sont légions dans le village. Petit virée nocturne et néanmoins éclairante...

On attaque dans le minimalisme avec ce qui doit être l'abreuvoir le plus riquiqui du coin, le bien mal-nommé Waltz, à moins que ce ne soit les bouteilles et non les compagnes qu'on y fasse valser... Un zinc où 6 guguss maxi peuvent s'accouder, pas de chaises, trois, quatres denrées de base pour éponger un peu les liquidités ingurgitées mais un fin connaisseur de la chose a-sulfitique comme patron en fait une buvette prisée de l'amateur glougloutier.



Belle découverte que ce petit domaine Jurassien, un trousseau troussable à souhait!
Valeur sure pour le déviant que je suis, du Griottes  version Pat' en solo, Une macération chenin/sauvignon? 
Je m’égare sur le chemin du retour quand soudain une balise bien connue me stoppe net dans ma tanguée..
Décidément la vieille garde Ligérienne a marqué les esprits. Du Cousin en centuple-magnum wouive étiquette de compèt façon crise hémorroïdaire!!!

Direction Le Cabaret, ambiance proche banlieue parisienne d'avant le grand n'importe quoi. On y retrouve Tsubo-san, l'ancien maitre tirebouchonnier du Shonzui.
Salade de poulpe, fenouil avec le trop rare chenin du discret Sylvain Martinez.




 Pied de porc réalisé avec maestria, croustillant au dehors et moualleux au dedans.
On retrouve la paire de cerises à poils longs pour l'occasion avec leur "petite gâterie" 2010 tout en longueur et densité...
Et une petite macération jurassique pour rincer l'cochon...le temps d'attraper le dernier métro.

Changement de style chez Organ, avec une assiette plus travaillée. L'esprit dans le verre reste le même avec une sélection particulièrement large et alléchante... en témoigne ce 2010 de Pierre Beauger, assemblage de chardo et pinot gris, mollasson sur le papier mais tendu à souhait dans l'gosier. 

Chapeau bas pour cet accord plein de promesses lourdingues et pourtant très harmonieux entre une anguille, un foie gras et du maïs nouveau pas sucraillon pour un sou.




Dernière étape obligatoire dans l'Antre de guerre, alias le Shonzui.
Bar mariné et goya, un machin tout amer venu d'Okinawa.
Comparatif angoissant entre deux viogniers d’Ardèche, dont la version macérée sort gagnante haut la main. Espérons toutefois que le double effet macération/amphore n'ai pas fait doublé le prix!
Double cœur de bœuf!
Tsubo, absorbé par son absorption de la spécialité maison (la pièce de bœuf longuement maturée) me tient de pilier ce soir là.
Keniya, son remplaçant à la barre, fait honneur à la maison...et à nos godets!
Saloperie de Grolle 2014 à 10 degrés!
Voilà de quoi calmer les garennes assoiffés, du Chené doucereux et du Terada Honke à 16%!

Tokyo....la nuit.