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samedi 23 mars 2019

2018...Extriiiime!

L’ANNÉE en BREF: Hormis le petit clin d’œil au jeune ricain ayant passé quelques jours au casteul et dont les mots récurrents devant nos us locaux variaient entre le "wouah...extriiime" et le "wouah...reustic!" la toile de fond du millésime fut bien celle ci. 
Deux phénomènes hors-norme pour l'illustrer: 3 semaines de pluies diluviennes en juin avec des vignes en mode rizière ...et un gamay aux vendanges à 16°!
Grolleaux et chenins s'en sortent bien et c'est tant mieux car nous avons repris une parcelle de ch'nin sur Beaulieu par l'entremise du gars Chéné, aka monsieur oxydatif. Parcelle argilo-schisteuse  généreuse (comme le gonze) où nous avons pu expérimenter outre un sec "classique", une macération, deux essais d'oxydatifs, un liquoreux (faut bien essayer de concurrencer l'ancien!) et même un rouge...
Misère relative sur les gamays, habituelle (en pareille année) sur les chardo et totale sur les cabernets avec 90% de pertes. 
Fort heureusement, cela fait suite à la belle année 2017, ne faisons donc pas trop nos pézants plaintifs. 
Dernier point, les Centenaires du Lys ont disparu comme prévu des radars...pour mieux renaître dans l'ombre.
CLIMATOLOGIE: "Trop beau pour être vrai" Voila le sentiment qui était le mien fin Mai: pas de gel, grosse sortie de grappes, printemps au poil...fallait que ça dérape! ET pour déraper, ça a plutôt été frein à main en panzer lancé sur Stalingrad que roller night party sur trottoir parisien.
 Des pluies de mousson en pleine floraison, rien de tel pour faire exploser le mildiou sur grappes! Mais, mais, mais, on s'en laisse pas compter chez les Le Moing et avec trois passages de bouillie l'affaire semblait contenue...Las, un court mais intense épisode pluvieux mi-juillet a réveillé les germes sournois en pseudo dormance et c'est à ce moment là qu'on a vu les grappes se dessécher dans les cabernets et gamays.
 Shoganai comme on dit au Japon (c'est la vie). 
Comme souvent, beau temps persistant ensuite jusqu'en fin de vendanges avec ce qu'il faut de pluies pour éviter les bloquages. C'est sans doute pour cela que malgré un feuillage assez épars, les degrés sont montés si haut.
ÉQUILIBRES: Bien plus solaires que les 2017 (qui ont bien gagné en fraîcheur depuis leur mise) on retrouve des blancs puissants dans la ligné des 2005 et 2010 et même les petits cotés "cuits" à la 2003 sur les rouges tempérés par des accents  ligériens de bon aloi, ce qui faisait bigrement défaut sur le millésime de la canicule.
                                                                                                                                                                 - LES BLANCS:

Les GAINS de MALIGNÉ: Sans doute un beau gains entre puissance et tension, le père semble avoir trouvé le bon équilibre sur sa parcelle, les rendements reviennent à la "normale". 19hl/ha à 13,6°
Le PARADIS TERRESTRE: Joli nom de parcelle au lieu dit "Clos des Ortinières" made in Beaulieu, ce sera la cuvée de sec "classique", un machin puissant qui devrait titrer ses 14,5°! Il y aura aussi un essai de léger oxydatif (O' Paradis) et un vrai de vrai selon le bon vouloir des dieux du voile... peut être un "Hommage à J.F.C!"
MAGIE BLANCHE: Cuvée confidentielle connue des zappyfioux depuis 2014, assemblage moit'moit' de chenin et grolleau gris qui lui profère un coté aromatique tenu en laisse par Maître chenin! Parfois macérée pour partie, il s'agit d'une version presse directe cette année.
MACÉRATION: Les années se suivent...et ne se ressemblent pas , en tout cas dans l'assemblage qui s'inverse par rapport au 2017. C'est un 2/3 chenin coupé au chardonnay franc de pied, pas de chardo en sec donc...va falloir que je m'y remette en 2019! De magnifiques chenins aux raisins dorés et passerillés...une belle bête en gestation! Ensemble à 14,2°. 15hl/ha

-LES ROUGES:

Le PONGE: Un gamay qui a largué les amarres...16° au compteur rafraîchi de 15% de grolleaux à 12,5°. Si j'ai eu l'impression de vendanger un poil tôt en 2017, c'est peut-être l'inverse cette année! 8hl/ha...merci Mr Mildiou.
GROLLE NOIRE: Grosse satisfaction, de magnifiques grappes mures mais sans excès (13.4°), du volume (22hl/ha), et une aromatique en cuvaison envoûtante...2005 et 2010 peuvent trembler! 
CALMOS: Cuvée à  rebours du millésime , sans doute la seule moins solaire qu'en 2017 qui était en grande partie figué. Un choix de vendange précoce qui en fait le vin "frais" de la cave. 13° et 22hl/ha
HOMMAGE à A.D: Nom de cuvée provisoire, histoire de faire rougir le gakusei! Il s'agit d'une cuvée d'assemblage entre grolleaux noirs de Maligné et chenins du "Paradis"(40%). Ensemble à 13,7 °. Profil un peu aunisien en mode sérieux, essai à suivre...
PACHAMAMA: Dût au désastre subit dans les cabernets (90% de pertes), ce sera une Pacha' très grolleau gris, charmeuse et méridionale.
LES CENTENAIRES...: Comme en 2016  un assemblage des francs et sauvignons mais la comparaison s’arrête là car le machin titre à près de 15° avec une masse de rafles jamais vue (même durant nos zheures les plus sombres)..du couillu en perspective! 

Quelques photos du millésime...

Tempête en Juin, mange ton poing!

En mode rizière pendant la floraison, du jamais vu.

Le mildiou s'installe...
Un des rares pied de rouge ayant résisté au mildiou...

Grand classique, pigeage du Ponge aux petits pieds de japonaises...

Bordel, y'a du d'gré c't'année!

Du botrytis de rêve au Paradis terrestre, les amateurs de liquoreux vont être aux anges.


vendredi 11 décembre 2015

2015, beaucoup d'espoir et peu de grandes choses



L’ANNÉE en BREF: On y a cru au retour des années fastes, on a frôlé la gloriole, il s'en aura fallu de 15 jours... 15 jours de sécheresse en trop qui ont fait basculer le millésime de potentiellement monstrouss à finalement une année dans la veine des  précédentes, avec tout de même globalement un peu plus d’épaules.
 Caractéristique fâcheuse sans doute due au climat; (car on retrouve la même situation en Beaujolais par exemple) des fermentations paresseuses en complète antinomie avec un 2014 tumultueux au possible
Première cuvée officielle de vin blanc de macération (merci Péron!) mais rassurez-vous pas de hausse de tarif alpestre ni d'amphores en forme de suppositoire à l'horizon...
Non sans peine, j'ai décidé à partir de l'an prochain de me séparer de la parcelle de sauvignon, devenue trop difficile à travailler vu mon  age avancé...et celui de mon motoculteur!

CLIMATOLOGIE: Pas grand chose à dire jusqu'en Août; une année pépère, sans gel, ni grêle ou mildiou avec une herbe poussant gentil gentil, à peine pourrais-je reprocher de la part de certains insectes un certain manque de courtoisie à mon égard...mais je m’égare.
 C'est bien connu, pour un gars qui travaille (avec) la terre, le bon temps c'est un bon temps qui dure pas trop longtemps...subséquemment (fallait l'placer çui-là) la sécheresse a commencé à sérieusement se faire sentir début Août avec de nets blocages de véraison. Malheureusement les pluies attendues n'arrivèrent que fin Août...trop tard pour faire monter les degrés mais suffisant pour débloquer les maturités. Un deuxième épisode hallebardesque mi-Septembre ( 140mm cumulés entre la fin Août et le 18 Septembre) s’avérera étonnamment positif pour les raisins, particulièrement durs et résistants avec des peaux d'une épaisseur jamais vue. Retour du traditionnel été angedien nous permettant de laisser traîner les cabernets au soleil.

ÉQUILIBRES: Difficiles à affirmer étant donné la lenteur des fermentations, beaucoup de vins ont encore pas mal de suc' mais à la suite de la vendange ramassée on devrait avoir des blancs classiques, ni trop ni trop peu acides non plus qu’alcoolisés et des rouges dans la même veine avec à priori la trame tannique la plus marquée depuis 2010...du moins je l’espère, ça me manque les commentaires du genre: " Oh! la vache, c'est sèèèèèèèveux...mais bordel, c'est qu'il y a mis les branches!"
Concernant le style "maison" de vinifications, je renvoie les nouveaux venus aux anciens zarticles.  
Petite digression sur la notion de vin naturel, principe étendu ici jusqu’à la non-maîtrise des températures de fermentation avec pour conséquence cette année des cuvaisons plus longues parce que plus froides parce que... plus lentes. J’expérimente aussi depuis 2013, un élevage oxydo-réductif, à savoir de longues périodes de non-ouillage (jusqu’à deux mois et demi) contrebalancé par des mises en bouteilles plus chargées en lies...on verra bin où cela nous mène!
                                                                           LOS BLANCOS  ...en catalan dans le texte!
macération: Après avoir pensé l'appeler cuvée Gaza (macère à Sion), me suis dit qu'il fallait pas trop la ramener en ce moment dans un milieu du pif désespérément Israëlophile ou au mieux englué dans la bienpensance ovine. Surtout, faudrait pas que je perde mes deux plus gros marchés, Paris et Tel-Aviv! Fin de parenthèse frivole et revenons au sérieux, le sauvignon pour sa dernière sortie sera donc vinifié en macération (avec les raffffff,' of course!), pimenté de 20% de chardo franc de pied. 14hl/ha et 12.3° 
gains de maligné: Miserere en terre schisteuse, va falloir la relancer sérieusement l’année prochaine...belle vendange dorée, point de doucereux cette année. Un piteux 08hl/ha...12.8°, ce qui en fait le plus puissant de la bande...c'est sans doute la patte du père qui s'exprime!
vignes centenaires:  A l'inverse des Gains, avec une générosité égale au 2014 (27hl/ha). Quand je pense que j'ai enlevé au printemps la moitié de la vendange...Option léger élevage oxydatif (un an) sur ce vin cette année. Un chenin du Lys à 11°, un brin acideux...la cuvée devrait faire honneur aux glandes salivaires!
franc de pied:  Idem pour les vignes françaises de chardo, très satisfaisantes avec un rendement record de 16hl/ha et un 10.5° de bon aloi. Le "petit" 8° de l'an passé évolue très bien, merci pour lui.
                                                              
                                                                            LES ROUGES 
le ponge: Un Ponge de style classico, encore un peu juste en rendements, mais j'ai de l'espoir pour 2016. Un 12 au carré, rendement et degré.
grolle noire: Certainement un grolleau séveux tant étaient épaisses les peaux des raisins, plus encore que celles des cabernets. Sans doute ramassé un poil tôt (11.2°)... mais on fait bin c'qu'on peut ma pauv'dame. 17hl/ha.
pachamama: Même constat rafflu avec la cuvée de la fratrie, bien plus burnée que 2014 (que sœur Sylvia me pardonne cette image). Un peu plus de grolleau noir et moins de gris avec une dominante de cabernet sauvignon (60%).
le bois du gland: Enfin des volumes décents, 12hl/ha...quand même! Faut dire que je n'ai pas ménagé la pioche dans l'carrée de petite vidure. 12.8° au compteur.
vignes centenaires: Ramassé pour une fois en dernier, le "franc" étant peu compatible avec de longues sécheresses. Notons que les cabernets s’étant assouplis à la faveur des pluies et de la belle arrière saison, ils ne devraient pas être beaucoup plus tanniques que les grolleaux. 14hl/ha et record de l’année: 13.2°.

Quelques petits clichés du millésime:


Les tailles à verges dans le chardo... 

       
...portent leurs fruits. Encore une belle quenelle dans le fion des sciençinfusistes qui m'avaient pronostiqué l’échec quant à cette taille... 
sans jamais d'ailleurs l'avoir expérimenté eux-mêmes. Jeune vigneronnet qui me lit, prend garde au vieux barbon à foulard ou écharpe d'outre-mer qui pérore du haut de son ex-périence.
La pente plein sud dans le sauvignon aura eu raison de mon vieux corps...
Vendange au Ponge
Le Père, élément moteur...toujours au taquet!
Pas facile de s'approcher du pressoir quand il est dans les parages
Les toutes dernières grappes de sauvignon made in Le Moing...la parcelle devrait être reprise par la miss Charlotte.



Bien orange, bien séveux....hummmm! 
Le pédoncule (toi-même!) commence à  aoûter, signe que la vendange approche...

Deux semaines plus tard, décuvage dans la joie et la bonne humeur du dernier cabernet...on en boirai, non?

Mais les vendanges, c'est aussi les joies de la table, la franche camaraderie et tire-bouchon qui fume! 
        


Et comme une ritournelle désormais, à chaque millésime son petit scarabée...