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vendredi 18 août 2017

Mariné sous le voile

Restez mes amis, rien de politique sous ce titre, nulle défense de la dame de paille ni de précis de mode féminine en milieu urbain mahométan. Nous allons parlé Kusaya, pélagique et fétidité.


Des vents récents et amicaux m'ont porté du coté de l'île d'Hachijo, 300kms au sud-est de Tokyo, endroit charmant (quand les fréquents typhons ne se manifestent pas), lieu connu pour ses deux volcans, son acceuil affable...et son kusaya. 
Certains de mes amis ayant goûté la dite bestiole savent de quoi je parle et j'en suis sur, se remémorent  proutiennement l'édifice immense du souvenir d'avoir tenu entre leurs lèvres pincées un morceau de lisier porcin qu'il fallu bien ingurgiter, façon "t'es pas cap'"de nos puériles zé assumées adolescences éruptives.
Certains parmi eux, (l'helvète en tète) affichaient une curiosité teintée de lubricité au coin de l’œil à l’idée d'imaginer quelle pouvait être la motivation de la donzelle, très nippone en tous points, m'ayant offert cette horreur olfacto-gustative en guise de cadeau amical...
Or, v'la ti pas que le hasard me porte à nouveau face à ce monument du SM gustatif. Porté (par nature ou par vice, va savoir) aux expériences extrêmes, je pars donc en quête du Graal et les rencontres aidant, je suis introduit (en tout bien, tout honneur) par le sieur Suzuki chez un maître qui ne mégote pas sur la tradition. La suite en images.


Osada sen-sei est parti pour un cours magistral...



La grande affaire, c'est le "kusaya eki", le jus dans lequel est plongé une douzaine d'heures le poisson cru éviscéré. Il s'agit d'eau de mer en fermentation et on comprends mieux d'où vient l'odeur du kusaya... La croûte me rappelle tout de suite celle de nos vins de voile, sauf que là, il s'agit d'un liquide centenaire!




La concentration est à son comble pour expliquer la dernière étape, le séchage des bestiaux





Et voila l'boulot!...y'a plus qu'à passer au four 5 minutes avant dégustation...vivement les vendanges...si le douanier me laisse passer à Roissy!






mardi 7 avril 2015

Hanami aux abords de Jindai-ji

Jindai-ji, temple séculaire de l’agglomération tokyoïte, constitue un havre de paix à peu de pas de la grande ville. Situé au creux d'un vallon ombragé, l'endroit est connu pour ses soba, nouilles au sarrasin servies d'ordinaire froides et très prisées aux beaux jours pour leurs vertus rafraîchissantes. 


Bénitier à la nippone


Énigmatique représentation...
Pratique traditionnelle, laisser ses vœux...au gré du vent

Surplombant le temple, se trouve le vaste parc botanique, qui renferme entre autre une foultitude de prunus en émoi en ces premiers jours d'Avril.






Outre les moults spécimens de stature classique, on trouve aussi une belle palette d'individus typiquement japonais à port retombant (j'ai pas dit "courbettant"!)





 Quelques pêchers deci delà (momo en japonais) dont certains de type "genpei-saki" (comment il se la raconte le mec!), à savoir wouive floraison bicolore.

En bon élève nippon, le lieu possède évidemment son jardin de pruniers, mais ce coup ci c'est un peu trop tard...
Néanmoins, le printemps ce n'est pas que petites fleurs et compagnie, c'est aussi la saison "qui allonge aux beaux jours les bras de la foret" 
La saison de l’espérance, de l'insouciance et de la constance... "Eh oui, ma pov'dame, je vous apporte de biens tristes nouvelles: Il y a encore des saisons!"





Bientôt, il sera temps de retrouver mes petites vignes qui sans nul doute doivent débourrer en ce moment par les belles journées ensoleillées qui réveillent l'Anjou de sa proverbiale langueur.
 A quelle sauce serons-nous croqués cette année?...
"Non moins que savoir, douter me plait" , n'est-il pas sieur Allighieri?

lundi 30 mars 2015

Du vin naturel hors des cercles mondains

Congruent autant comme autant me revoilà, bâton de berger (sans salpêtre) en main prêchant la bonne parole vineuse dans les faubourgs tokyoïtes. Une trentaine de locaux novices présents ce soir là, à peu près itou au courant de koiksé le vin naturel que vous ne l’êtes de la fabrication du saké...sauf si vous errez régulièrement sur ce blogion teigneux. 


"Monseigneur" et ses ouailles
Traduction assurée par Madame...
Ainsi que la mise en forme des diapo didactiques...
...où on apprend que faire du vin peut être ça:

Mais aussi plus qu'à son tour, ça:


Ou encore ça! ...
Après une petite heure de présentation, vient le moment de kampailler!
Millésime 2010, blanc et rouge "maison" et oxydatif du gars Chéné au menu
 Victuailles nipponeuses pour accompagner dignement ces velours
Une fois encore, les accords goûteux furent florès, la cuisine japonaise (arigato Iori-san!) s’avérant particulièrement accueillante envers nos pinards. Nous titillâmes même le glorieux avec l'oxydatif et des encornets poêlés sauce tripailles, façon araignée de mer décadente (pour les bordemèriens parmi vous). Mention spéciale aux légumes apportés par les maraîchers locaux, en particulier les petits pois à la cosse aussi tendre qu'une cuisse de bergère!
Yoshida-san (de dos) ne manque jamais une occasion de venir licher du Le Moing!
Taulier d'un soir...
...dans la joie et la bonne humeur!

mardi 10 mars 2015

Manza onsen

De retour au Japon toute vigne taillée. Optimiste quant à 2015, nombreuses gelées matinales assainissantes et beaux bois de taille...autant de promesses d'abondance... 
Pour clore cet hiver comme nous l'avions commencé, virée montagno-sulfitophile de bon aloi, cette fois-ci du coté de Manza, à quelques 3 heures 30 de Tokyo montre en main. 
Perchée à 1800m et championne toute catégorie en concentration sulfitique, laissant loin derrière elle les ineffables vouvrilloneries et autres spectaculaires envolées rhénanes, causes de mauvaise humeur post-traumatique tenace.



Petit nuage "soufroteux" en arrière plan. L'air est tellement saturée en So2 qu'il parvient à ternir votre bijou argenté en quelques minutes, si toutefois vous en possédez-un....autrement dit, jeunes mariés fuyez ce lieu ou bien investissez dans l'or!!!
Nous nous posons au Nisshinkan, hôtel nipponeux de base façon tatami/yukata avec sympathique vue en prime. Comme toujours, essayez d'y aller en semaine, calme et tarifs moitié moindre à la clef.
La grande affaire à Manza, c'est donc les onsen. Je rappelle aux pervers avec ou sans barbichette que les individus pourvus d'un tchin-tchin doivent se diriger du coté bleu de la force tandis que nos congénères fendues s'introduisent au travers de l'évasure carnée...

-10 degrés dehors, 42 dans l'eau: C'est chaud c'est doux, mais ça ne sent pas le savon de marseille!
Les aventureux à grands arpions iront voir du coté du bain en plein air, le top moumoute du onsen, entouré qu'on est d'un mur de neige de 3 mètres de haut
Et aventureux il faut l’être car l’hôtel proposant des bottes à disposition de taille nippone ni bonne et mes escarpins étant particulièrement peu appropriés aux conditions présentement présentent, une seule solution s'impose: le va-nu-pieds intégral pour franchir les 300 mètres séparant le point A du point B sous les yeux mi-ébahis mi-admiratifs des japonais qui, nonobstant 70 ans d'occupation étasunienne, garde toujours une certaine ferveur pour les kamikazes (en moins!)

Le jeu en vaut bien la chandelle, non?
Niveau bectance, on se trouve pour une fois moins perdu qu'à l’accoutumé, ayant affaire à une formule buffet. Laissons nous guider par nos prunelles dubitatives...
Piège classique d'autant plus fourbe que servi ici au petit dèj', les redoutables umeboshi, prunes ultra salées et acideuses à mort (et c'est le co-géniteur des Gains 08 qui vous parle...) Ceci dit, après 18 mois passés au Yapon, on finit par s'y faire et même à trouver ça bon!

Grands indéboulonnables de la gastro-onsenite, tamago-onsen, œufs cuits à même le bain .

Et voila le boulot, notez bien qu'il s'agit là des agapes matinales..."Tu veux des concombres à l'ail? Bein, moi j'vais en prendre!
Et que les p'tits malins qui croiraient avoir décelé un coté "petit joueur" avec une crème caramel au premier plan à droite sachent qu'ils ont affaire à du Tororo, racine visqueuse et urticante, râpée et arrosée de soja...Itadakimasu!!!

Me revient tout à coup, façon Marcello, la rassurante voix de ce bon vieux Jacquot:  "little pigs, little pigs, let me come in..."