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jeudi 24 mars 2022

2021, une synthèse

 L'ANNÉE en BREF: Feu d'artifice de bâtons dans les roues de la part de Dame Nature; Double gel, mildiou sur feuilles, fleurs, grappes et même oun poquito d'oïdium. Il va sans dire que les rendements sont faiblards (de 5 à 15hl/ha) mais la cave étant pleine de 2020, on ne va pas donner dans la pleurniche...espérons toutefois que 2022 soit plus généreux. Au chapitre des satisfactions, le retour d'équilibres sur la fraîcheur fait du bien après 4 millésimes solaires. Les blancs en particulier s'annoncent comme les plus tranchants depuis longtemps. Retour aux fondamentaux, peu de cuvées excentriques, faute de volumes. 

LES CONDITIONS CLIMATIQUES: Le premier gel aura fait de gros dégâts un peu partout en France, même chez les narbonoïdes mais je dois avouer qu'il ne m'a pas trop inquiété car moult bourgeons n'étaient pas encore sortis et les parcelles fragiles étaient protégées par la pré-taille. Las, un petit matin vicieux début Mai a bien entamé les récoltes au Ponge. S'en est suivi un printemps frais et humide, une floraison sous la pluie (plus de 100mm en Juin, record de 2007 et 2018 battu!), un Juillet à l'unisson et finalement le retour d'un beau temps ensoleillé à partir du 08 Août....enfin! Passées les traditionnelles pluies d'équinoxe, une magnifique arrière saison s'est installée, parfait pour les liquoreux, moins pour des cabernets enclins à botrytiser facilement. Niveau volumes, comme toujours en pareille année, ce sont les grolleaux et les chenins qui s'en tirent le mieux.

ÉQUILIBRES: Exit les accents sudistes, retour du proverbial; "La fraîcheur, c'est la Loire". Des rouges quelque part entre 2007 et 2012 et pour les blancs un mix de 2009 niveau tension et 2015 pour les alcools mesurés. Si les rouges seront de demi-garde (un Ponge 2007 goûté récemment était encore en pleine forme), les blancs s'apprêtent à défier le temps.

                                                                    LES BLANCS


Les GAINS de MALIGNÉ: Petite macération comme en 2020 afin de faciliter les fermentations mais cette fois, seulement 12 heures et sur 1/3 de la vendange afin de garder le profil classique de la cuvée. 14hl/ha à 13°. 

VIGNES CENTENAIRES du LYS: "Belle" production malgré le gel sur cette parcelle particulièrement sensible. Équilibres à la 2015 ou 2019. 17hl/ha à 12°.

MAGIE BLANCHE: Le profil de la cuvée a été trouvé depuis 2019, un 2/3 chenin (du Paradis Terrestre) "aromatisé" par 1/3 de grolleau gris pour la "bella figura".

MACÉRATION: 40% de chenin du Paradis, le reste à parts égales en chardo franc de pied sur faluns et chenins schisteux des Gains. Un style intermédiaire entre le 16 (sans la touche rosy Varte) et le 17. Moins de 10hl/ha, chardo et chenin du Paradis ayant sévèrement gelé, 14°.


                                                                   LES ROUGES


LE PONGE: Un Ponge classique dans sa structure et sa touche d'encens rafraîchit par un apport d'un tiers de grolleau noir afin de remplir l'unique barrique, la parcelle ayant subi gel et mildiou...un misérable 6hl/ha mais un honorable 13°.

CALMOS: Le bien nommé, vu qu'il y aura pas grand chose à se partager. Un profil type 18 en plus souple et charmeur. 13° et 10hl/ha.

GROLLE NOIRE: Une Grolle sur ses fondamentaux; prune, épices et belle acidité. 12.2° et 15hl/ha.

PACHAMAMA: Une pacha' sur la fraîcheur, la légèreté tannique du 18 (les cabernets ayant mildiouzé sévère) sans son côté exubérant. 

Le PIN PERDU: Seconde parcelle gélive avec celle du Lys et pourtant elle aura bien résisté, comme si la vigne s'habituait à ces gels à répétition...las, le rot brun (sorte de mildiou tardif) aura lessivé nos espoirs de volumes. 13° tout de même.

Les CENTENAIRES s'en vont au BOIS : Retour de la cuvée ; après le 16 (gel), le 18 (rot brun), la nouvelle mouture combine les deux! 12.5°...Cabernets francs et sauvignons moit'moit'. Du classico, prêt à rincer l'agneau pascal.

















mercredi 24 mars 2021

2020, la cave vide fait le plein

L'ANNÉE en BREF: Tandis que le montage de la tarte à la crème bat son plein, seringues en mains (cuisine moderne oblige) je me fais fort cette année de ne parler que de vin, le dit-vin ayant plus que jamais un rôle à jouer dans nos sociétés en voie d'atomisation généralisée.
Faisant suite à des millésimes chaotiques, 2020 arrive à point nommé pour renflouer les caves. Peu de gel, pas de mildiou, un oïdium arrivé un poil hors-délais et un bel été suivi de vendanges sans tris...il n'en fallait pas plus pour redonner le sourire aux vignerons.
Cette abondance est l'occasion de multiplier de nouvelles cuvées, tel un rosé frizzante sul'fruit et d'autres choses plus expérimentales...

LES CONDITIONS CLIMATIQUES: Échauffé (si on peut dire) par 3 années de gel depuis 2016, j'ai pris la décision d'élargir la pratique de la pré-taille et grand bien m'en a pris car les secteurs sensibles auraient pu "prendre cher" sans cette précaution étant donné le débourrement ultra précoce . ( au 15 mars, comme en 2007, année record) Témoin, la parcelle de chardonnay qui a gelé presque entièrement sur sa moitié basse. 
Climatologie classique par la suite avec de petits risques de mildiou au moment de la floraison vite balayés par un bel été chaud et sec. Été durant lequel le sournois oïdium a tenté sa chance mais trop tardivement pour faire de réels dégâts. Attention toutefois aux spores en germes pour 2021.
 Vendanges donc précoces (29 Août) mais finalement très étalées, en partie suite aux décalages engendrés par la pré-taille mais aussi du fait d'un temps maussade persistant à partir du 20 septembre.

ÉQUILIBRES: Encore un millésime solaire certes mais plus dans une veine mûr/frais en rouge, quelque part entre 2017 et 2019.  Les blancs, eux, font dans le balèze, sans doute moins tendus que les 19 mais plus que les 18. Leur profil aromatique devrait être différent également car nous avons décidé de faire une petite cuvaison de 24h avant presse afin de multiplier la population de levures et palier ainsi, du moins on l'espère, aux problèmes récurrents de fin de fermentation constatés depuis 2017. 
                       
                                                                            LES BLANCS

FRANC de PIED: Enfin le retour d'un sec sur la parcelle de vignes francaises de chardonnay sur faluns, le premier depuis 2016. Toujours deux degrés de moins sur ces vignes non greffées, d'où un petit 11.8° au compteur. Une vie fermentaire pour l'instant assez lente, un nez sur l'acescence...bref, tous les symptômes d'une malo sur sucres! Affaire à suivre...12hl/ha
Les GAINS de MALIGNÉ: Petits rendements (15hl/ha), en partie suite à la pré-taille, le chenin n'ayant pas l'air d'aimer ça. Un Gains puissant en gestation (14°)
Le PARADIS TERRESTRE: Le 2018 enfin sorti et aussitôt épuisé, le 19 en bouteilles (mais en réparation, souris tendance castor oblige), on compte sur un 2020 bien parti pour régaler les foules avides de chenin beaulieusard!
VIGNES CENTENAIRES du LYS: Lui aussi est de retour et devrait répondre présent à son habituel combo acido-puissant. 14° et 20hl/ha.
MAGIE BLANCHE: Une Magie dans la veine du 19, 2/3 chenin et 1/3 grolleau gris en presse directe.
AÏGUA: Nouvelle cuvée de macération de chenin en provenance d'une maturité plus poussée du Paradis Terrestre, mais plus dans un esprit aromatique que tannique en mode semi-carbonique et pimenté par quelques brassées de grolleau gris.
MACÉRATION: Que les chaballiens se rassurent, la macération cuissue du domaine est toujours là, fidèle au poste de troisième ligne. 15,4° au compteur, 95% chenin avec une pointe de chardo. Peut-être un essai d'oxydatif sur ce millésime... 28hl/ha.
                                                                              
                                                                                    LES ROUGES

SUL'FRUIT : La cuvée légère du domaine, le vin du midi, des charcutailles! Toujours un 2/3 grolleau noir, le reste en gamay. Cuvaison millefeuille tendance semi-carbonique. 25hl/ha, 13°. Une version rosé existe aussi à base de grolleau noir pimenté de ch'nin acideux. Un 11.7° qui devrait désaltérer les gosiers secs!
LE PONGE: On reste sur du Ponge sérieux, de garde comme en 19. Solaire et frais. 15°, 18hl/ha.
CALMOS: Calmos is back après un 2019 partiellement gelé. Le paternel motivé comme jamais m'avais promis une correction mais il faut croire que les dieux de la Grolle étaient de mon côté...une attaque en règle de drosophiles nous a poussé à un tri sévère (22hl/ha malgré tout) et à hâter de quelques jours la vendange. Un beau grolleau toutefois à 13.3°, dans la veine du 18 mais sans doute pas la première marche du podium. L'année prochaine, qui sait...
GROLLE NOIRE: Vendanges compliquées dues à une hétérogénéité jamais rencontrée auparavant suite à des retards au débourrement causés par la prétaille... jusqu'à 3 semaines de décalage sur un même pied! Seul façon de les distinguer aux vendanges (outre un marquage pied par pied), l'œil acéré des grollistes endurcis à la recherche des grappes en début de flétrissement...5 passages dans du rouge, il fallait le faire ! Mais le jeu en valait la chandelle, une grolle au niveau des millésimes précédents à la clef. 20hl/ha. 13°4.
PACHAMAMA: Assemblage assez proche du 19, 70% cabernet sauvignon, le reste en grolleau gris et noir. Moins solaire que son aîné toutefois. Sans doute dans la veine du 17. Autour de 13.5°.
LA BIZARRERIE: Bizarrerie rouge cette année. Après la mode du 200% fût neuf qui sent bon le sapin, je tente de lancer la mode du 200% rafflu! M'est d'avis que je ne vais pas faire beaucoup de points au prochain Parker ! Pour faire court, il s'agit d'une partie du Bois du Gland (14°2) dans lequel j'ai rajouté les marcs de la macération de ch'nin à 15°4. Rateliers pfifferliens, passez votre chemin !
Le BOIS du GLAND: Du sérieux, du sèveux, du classique, 70/30 sauvignon/franc. 14°2 et 17hl/ha
Le PIN PERDU: Comme en 2019,du mûr-frais mais en plus solaire, le bas de parcelle ayant été mieux géré. Une partie en cuvaison courte et le reste en cuvaison longue de 7 mois. Sans doute assemblés à la mise. 17hl/ha. 13°8.
VIGNES CENTENAIRES: Essai d'arcures ayant demandé un gros travail de régulation pour arriver au rendement souhaité (22hl/ha) et une bonne dose de patience pour attendre la maturité, juste avant que le botrytis ne s'installe. Satisfait du résultat, je compte bien réitérer en 2021. 14°3, épices solaires et touche chocolatée en bouche.














samedi 23 mars 2019

2018...Extriiiime!

L’ANNÉE en BREF: Hormis le petit clin d’œil au jeune ricain ayant passé quelques jours au casteul et dont les mots récurrents devant nos us locaux variaient entre le "wouah...extriiime" et le "wouah...reustic!" la toile de fond du millésime fut bien celle ci. 
Deux phénomènes hors-norme pour l'illustrer: 3 semaines de pluies diluviennes en juin avec des vignes en mode rizière ...et un gamay aux vendanges à 16°!
Grolleaux et chenins s'en sortent bien et c'est tant mieux car nous avons repris une parcelle de ch'nin sur Beaulieu par l'entremise du gars Chéné, aka monsieur oxydatif. Parcelle argilo-schisteuse  généreuse (comme le gonze) où nous avons pu expérimenter outre un sec "classique", une macération, deux essais d'oxydatifs, un liquoreux (faut bien essayer de concurrencer l'ancien!) et même un rouge...
Misère relative sur les gamays, habituelle (en pareille année) sur les chardo et totale sur les cabernets avec 90% de pertes. 
Fort heureusement, cela fait suite à la belle année 2017, ne faisons donc pas trop nos pézants plaintifs. 
Dernier point, les Centenaires du Lys ont disparu comme prévu des radars...pour mieux renaître dans l'ombre.
CLIMATOLOGIE: "Trop beau pour être vrai" Voila le sentiment qui était le mien fin Mai: pas de gel, grosse sortie de grappes, printemps au poil...fallait que ça dérape! ET pour déraper, ça a plutôt été frein à main en panzer lancé sur Stalingrad que roller night party sur trottoir parisien.
 Des pluies de mousson en pleine floraison, rien de tel pour faire exploser le mildiou sur grappes! Mais, mais, mais, on s'en laisse pas compter chez les Le Moing et avec trois passages de bouillie l'affaire semblait contenue...Las, un court mais intense épisode pluvieux mi-juillet a réveillé les germes sournois en pseudo dormance et c'est à ce moment là qu'on a vu les grappes se dessécher dans les cabernets et gamays.
 Shoganai comme on dit au Japon (c'est la vie). 
Comme souvent, beau temps persistant ensuite jusqu'en fin de vendanges avec ce qu'il faut de pluies pour éviter les bloquages. C'est sans doute pour cela que malgré un feuillage assez épars, les degrés sont montés si haut.
ÉQUILIBRES: Bien plus solaires que les 2017 (qui ont bien gagné en fraîcheur depuis leur mise) on retrouve des blancs puissants dans la ligné des 2005 et 2010 et même les petits cotés "cuits" à la 2003 sur les rouges tempérés par des accents  ligériens de bon aloi, ce qui faisait bigrement défaut sur le millésime de la canicule.
                                                                                                                                                                 - LES BLANCS:

Les GAINS de MALIGNÉ: Sans doute un beau gains entre puissance et tension, le père semble avoir trouvé le bon équilibre sur sa parcelle, les rendements reviennent à la "normale". 19hl/ha à 13,6°
Le PARADIS TERRESTRE: Joli nom de parcelle au lieu dit "Clos des Ortinières" made in Beaulieu, ce sera la cuvée de sec "classique", un machin puissant qui devrait titrer ses 14,5°! Il y aura aussi un essai de léger oxydatif (O' Paradis) et un vrai de vrai selon le bon vouloir des dieux du voile... peut être un "Hommage à J.F.C!"
MAGIE BLANCHE: Cuvée confidentielle connue des zappyfioux depuis 2014, assemblage moit'moit' de chenin et grolleau gris qui lui profère un coté aromatique tenu en laisse par Maître chenin! Parfois macérée pour partie, il s'agit d'une version presse directe cette année.
MACÉRATION: Les années se suivent...et ne se ressemblent pas , en tout cas dans l'assemblage qui s'inverse par rapport au 2017. C'est un 2/3 chenin coupé au chardonnay franc de pied, pas de chardo en sec donc...va falloir que je m'y remette en 2019! De magnifiques chenins aux raisins dorés et passerillés...une belle bête en gestation! Ensemble à 14,2°. 15hl/ha

-LES ROUGES:

Le PONGE: Un gamay qui a largué les amarres...16° au compteur rafraîchi de 15% de grolleaux à 12,5°. Si j'ai eu l'impression de vendanger un poil tôt en 2017, c'est peut-être l'inverse cette année! 8hl/ha...merci Mr Mildiou.
GROLLE NOIRE: Grosse satisfaction, de magnifiques grappes mures mais sans excès (13.4°), du volume (22hl/ha), et une aromatique en cuvaison envoûtante...2005 et 2010 peuvent trembler! 
CALMOS: Cuvée à  rebours du millésime , sans doute la seule moins solaire qu'en 2017 qui était en grande partie figué. Un choix de vendange précoce qui en fait le vin "frais" de la cave. 13° et 22hl/ha
HOMMAGE à A.D: Nom de cuvée provisoire, histoire de faire rougir le gakusei! Il s'agit d'une cuvée d'assemblage entre grolleaux noirs de Maligné et chenins du "Paradis"(40%). Ensemble à 13,7 °. Profil un peu aunisien en mode sérieux, essai à suivre...
PACHAMAMA: Dût au désastre subit dans les cabernets (90% de pertes), ce sera une Pacha' très grolleau gris, charmeuse et méridionale.
LES CENTENAIRES...: Comme en 2016  un assemblage des francs et sauvignons mais la comparaison s’arrête là car le machin titre à près de 15° avec une masse de rafles jamais vue (même durant nos zheures les plus sombres)..du couillu en perspective! 

Quelques photos du millésime...

Tempête en Juin, mange ton poing!

En mode rizière pendant la floraison, du jamais vu.

Le mildiou s'installe...
Un des rares pied de rouge ayant résisté au mildiou...

Grand classique, pigeage du Ponge aux petits pieds de japonaises...

Bordel, y'a du d'gré c't'année!

Du botrytis de rêve au Paradis terrestre, les amateurs de liquoreux vont être aux anges.


jeudi 21 décembre 2017

2017: Prières exaucées

L’ANNÉE en BREF: Refroidis par 2016, nous étions nombreux à redouter le printemps 2017, et lorsque jour pour jour fin avril, Dame Nature nous resservit le couvert, bin mon colon, on en menait pas large dans les tranchées. A la sortie du tunnel mézigue s'en sort bien, 15% de pertes à tout casser  mais tel ne fut malheureusement pas le cas de certains camarades qui durent affronter à nouveau des dégâts aussi, voire plus importants qu'en seize. Doublement rageant car l'année fut ensuite une partie de plaisir, ni mildiou ni oïdium, la pluie au bon moment et des vendanges riches en jus et degrés...
Remise en route d'un oxydatif, affinage de la macération, lancement d'une longue cuvaison de cabernet sauvignon branchue  pour encadrer les classico de la maison et même une petite cuvée de cid' sul'fruit... L'opulence est de retour, qu'on se le dise!

CLIMATOLOGIE:  En amont du gel, nous eûmes un début de cycle froid et sec, de bon augure...pas grand chose à dire ensuite, printemps et été au poil avec juste ce qu'il faut d'eau, persistance du beau temps aux vendanges après les habituelles pluies d'équinoxe, bref, le panard du wouaïneméqueur.

ÉQUILIBRES: Avec une grande majorité des rouges à 14° et plus, il va sans dire que le profil est plutôt solaire. Cela dit les premiers tours de cave effectués semblent montrer une certaine fraîcheur dans les vins avec des tannins à leur place, sans plus. Quant aux blancs, des fermentations paresseuses interdisent pour l'instant un quelconque pronostic, notons toutefois que les degrés ne sont pas spécialement élevés pour l'année.
                                                                 LES BLANCS
Les GAINS de MALIGNÉ: Depuis 2013, les Gains semblent rentrer dans une phase plus assagie avec des équilibres autour de 13° et 2017 s'inscrit dans cette tendance, seul changement et de taille, les rendements "explosent" avec un 22hl/h au compteur. Également une feuillette de liquoreux (20°)...de quoi satisfaire pleinement le paternel et son fan-club de doucereux! 
MACÉRATION: Exit la pointe de grolleau hasardeuse du 2016, on se recentre sur les fondamentaux: Du chardonnay franc de pied poussé au maximum de sa maturité avec 30% de chenin pour retendre un peu l'alangui. Un ensemble à 13° et un inespéré 26hl/ha malgré le gel. 
Pas de chardo sec mais une barrique d'oxydatif en cours, sortie vers 2022...si tout va bien.
                                                                 LES ROUGES
Le PONGE: Un Ponge à 14°,c'est pas tous les ans...c'est seulement la seconde fois que cela arrive et pourtant j'ai une petite pointe de regret dans le sens où quelques jours supplémentaires lui aurait permis de parfaire sa maturité...malheureusement les contingences étant ce qu'elles sont je n'eus point le loisir de repousser cette date. Ne faisons pas trop la fine bouche, d'autant plus qu'un honorable 16hl/ha vient couronner les efforts à la vigne.
CALMOS: Nouvelle cuvée du paternel qui déborde d’énergie depuis sa retraite bien méritée!  Anciennement la Chantelée du sieur Bernaudeau, ces grolleaux noirs de 60 ans enclavés entre les cabernets et gamays du Ponge ont été renommé ainsi en hommage au chef d'oeuvre des années 70 avec un Marielle au meilleur de sa forme et dont nous nous faisons forts d'observer les préceptes... Un Calmos solaire et un poil sauvageon des plus prometteurs. 13° et 27hl/ha.
GROLLE NOIRE: La parcelle ayant le plus subie le gel (avec les chenins centenaires dont ce sera le dernier millésime) mais une belle maturité, sans doute la meilleure Grolle depuis 2010. 19hl/ha à 12.5°.
PACHAMAMA: Une Pacha' plutôt tannique  assez axée sur le cabernet sauvignon encadrée par des grolleaux gris et noirs ainsi qu'une toute nouvelle pointe de cabernet franc centenaires...13% et 24hl/ha.
Le BOIS du GLAND: Turgescent à souhait avec son son fier 18...hl/ha. Lui aussi affiche ses 14° .Une base de 80% de cabernet sauvignon épaulée par des francs solides en font un fier gaillard bien loin des c(o)uvées de plumeaux qui volettent de bars à vins hipster en salons mondains. Et comme pour faire fuir plus encore ces "pompeurs de balle de golf", v'la ti pas qu'a germé dans mon cerveau (complotiste à ses heures) l’idée d'une version en longue cuvaison (8 mois) de pur cabernet sauvignon branchu à 14,7°...affaire à suivre.
VIGNES CENTENAIRES: Premiers cabernets francs ramassés à 14° depuis la mémorable Gravelle 2005. Est-il besoin de rajouter autre chose...Ah oui, en plus y'a du volume! (22hl/ha)

La suite en images qui bougent mais auparavant un petit aparté pour vous dire que vous pouvez trouver mes vins en France chez Trink.fr ainsi qu'une sélection hexagonale au poil du sieur Arno. Albéric, son jeune frère vient de sortir son premier millésime, 3 cuvées (un chenin sec, une macération et un rouge de cabernet franc) qui goûtent fort bien.... 
albevoyager@yahoo.fr

Tri de Grolleau noir
De la macération de blanc d'école
Le Ponge en fermentation
Le Clic-Clic...et le jus d'la bête!







 











vendredi 18 août 2017

Mariné sous le voile

Restez mes amis, rien de politique sous ce titre, nulle défense de la dame de paille ni de précis de mode féminine en milieu urbain mahométan. Nous allons parlé Kusaya, pélagique et fétidité.


Des vents récents et amicaux m'ont porté du coté de l'île d'Hachijo, 300kms au sud-est de Tokyo, endroit charmant (quand les fréquents typhons ne se manifestent pas), lieu connu pour ses deux volcans, son acceuil affable...et son kusaya. 
Certains de mes amis ayant goûté la dite bestiole savent de quoi je parle et j'en suis sur, se remémorent  proutiennement l'édifice immense du souvenir d'avoir tenu entre leurs lèvres pincées un morceau de lisier porcin qu'il fallu bien ingurgiter, façon "t'es pas cap'"de nos puériles zé assumées adolescences éruptives.
Certains parmi eux, (l'helvète en tète) affichaient une curiosité teintée de lubricité au coin de l’œil à l’idée d'imaginer quelle pouvait être la motivation de la donzelle, très nippone en tous points, m'ayant offert cette horreur olfacto-gustative en guise de cadeau amical...
Or, v'la ti pas que le hasard me porte à nouveau face à ce monument du SM gustatif. Porté (par nature ou par vice, va savoir) aux expériences extrêmes, je pars donc en quête du Graal et les rencontres aidant, je suis introduit (en tout bien, tout honneur) par le sieur Suzuki chez un maître qui ne mégote pas sur la tradition. La suite en images.


Osada sen-sei est parti pour un cours magistral...



La grande affaire, c'est le "kusaya eki", le jus dans lequel est plongé une douzaine d'heures le poisson cru éviscéré. Il s'agit d'eau de mer en fermentation et on comprends mieux d'où vient l'odeur du kusaya... La croûte me rappelle tout de suite celle de nos vins de voile, sauf que là, il s'agit d'un liquide centenaire!




La concentration est à son comble pour expliquer la dernière étape, le séchage des bestiaux





Et voila l'boulot!...y'a plus qu'à passer au four 5 minutes avant dégustation...vivement les vendanges...si le douanier me laisse passer à Roissy!






lundi 6 mars 2017

Campagne 2017: Hommage à ceux de l'an 10

Début Février, à pareille date, nous commémorons pieusement le glorieux septennat...celui qui nous tient tant à coeur; celui de l'entrée dans l'âge de raison de nos petits pinards. Tandis que monsieur hipster recrache des jus, tape la bise et pérore, nous autres on ingurgite et on dévore.
C'était donc le tour des 2010, et il faut bien l'avouer, une nouvelle fois nous avons pu vérifier l'exactitude des arguments de l'accusation: " Le problème avec les vins naturels, c'est que ça vieillit pas." Vrai! Ne nous cachons pas derrière notre tire-bouchon (piètre camouflage, s'il en est), les bouteilles ouvertes ces jours-là n'avaient rien de vieilles, tout juste adolescentes et mêmes pas boutonneuses.
Ci-joint les rapport du Général Vegan et de deux de ses éminents soldats. Pardonnez au passage ce brave soldat fafa qui dit: vague! en prenant l'eau. Évidemment le Général ne saurait se confondre avec le lâche et fourbe Docteur ou bien c'est à désespérer de la  ligue de défense contre l'élevage des poireaux en batterie!
Avons été dignes.stop. Méritons le plus grand repos.stop. Troupe d’élites, merci pour votre allant.stop. A la ligne.                                                                                              
Vivement la prochaine campagne où nous terrasserons avec la même assurance tous ces petits de Milonze.


Cher docteur Louis Ferdinand Cyril,

Sur vos conseils avisés, je me suis rendu dans l’entreprise pharmaceutique angevine dont vous êtes actionnaire. J’ai immédiatement été pris en charge par un des chirurgiens qui travaillait tout seulâbre dans son labo. Le docteur « Nono », qui était en train de pratiquer une savante réduction sur un bouillon-blanc, m’a expliqué que sa mixture allait permettre de soigner le soir même, une dizaine de patients souffrant de violentes irritations anales. Il m’a ensuite conduit à un sage-cultivateur qui était au chevet de plantes rares entrant dans la composition d’un antispasmodique (Le VINORELBIBINE PRENTADOZ 0 mg/l) non remboursé par la sécurité sociale. Ensuite, plusieurs experts médicaux ont fait appel à ma” grande sollicitude” pour participer à des essais cliniques avant l’autorisation de mise sur le marché de 16 flacons de sirops qui soigneront bientôt les pauvres bougres atteints de polyradiculopathie démiélynisante idiopathique aiguë. Mon humanisme légendaire a été récompensé, toute honte bue, d’une p’tite collation ; Chou fermenté, rillettes, huîtres, noix de saint jacques, gigots d’agneau en deux façons, fromage, et andouillettes rôties au beurre plus connues sous le nom de « Dessert-suprême-au-poivre-de-trois-heures ». S’en est fini de ma crise d’urticaire !
Je vous prie d’agréer, Docteur, mes salutations et tout le tralala…

Retour à la base opéré non sans escarmouches. Stop. Un commando aussi briochin que brioché m'avait tendu un traquenard dès le vendredi. Stop. Pulvérisé à coups de sauvignon, de l'arme légère tourangelle aux obus macérés angevins. Stop. Permission eau minérale et crudités le samedi, tout honte bue. Stop. Avant deux jours de campagne de décrassage consacrée à la résistance comparée des troupes aux gamay et grolleau en conditions de fatigue extrême. Stop. Résultats concluants. Même à posologie élevée. Stop. Le traitement semble pouvoir être étendu à l'ensemble des troupes, même poitevines, malgré leur traitement déjà lourd. Stop.
Ordre de mission code MMXI bien reçu. Stop. Entamons la collecte des munitions nécessaires. Stop.


 Brave soldat nono. Télégramme bien reçu. Stop. compte-rendu on ne peut plus clair de la situation. Stop. n’hésitez surtout pas à faire remonter ces informations précieuses. Stop. Vos nouvelles du front de l’ouest pourraient intéresser un samouraï de nos connaissances pour publication dans son Crapouillot. Stop. Abritez-vous sans tarder dans votre cantonnement. Stop. attendez prochaine mission et collectez munitions. Stop. Attendez nouvelles du vaguemestre. Stop. Utilisez modérément grolleau pour prévention des risques de dysenterie. Stop. Bonne chance ! Stop. 


Quel plaisir pour un chef de troupe de voir ses "hommes" s’épanouir dans les tranchées!...C'est qu'ils en redemandent les bestiaux, l'andouillette au canon et le foie vert comme une hampe!
Quelques photos des combats, âpres comme du cabernet avec les branches...
P.S: Ami vegan, si tu erres sur ce blog, je t'invite à ne pas aller plus avant dans la lecture de cet article. Du reste, civilisé de gauche et d'avant garde comme tu dois l'être, les lamentables clichés qui vont suivre, pris par la main tremblante d'un second de bistrot gorgé de rislingue ne sauraient retenir ta noble attention. 



Le bon vieux gigot de 7h...enfin, 6h45 pour être exact!
 La tradition veut qu'on invite toujours un vieux grognard, car c'est bien connu les vieux ça sent l'vécu et pis c'est toujours là pour secourir le jeune plumeau en déroute...

Andouillette mon Amour...
  
Et en chanson!!!



Une caisse offerte à celui qui trouve du sulfite ajouté dans l'tas!

La grande affaire: creuser suffisamment le bide pour pouvoir ré-attaquer le soir...

Un grand merci à tous les chauds lanciers de Bengale venus équipés de bien belles choses et avec l'enthousiasme de leurs vingts ans (de pratique pour certains!)